J’ai d’abord entendu « La Liesse est lovée », un peu par hasard, heureuse de retrouver Ben Mazué, un artiste que j’avais découvert lors de mon petit festival chanson fétiche en région Centre.

Puis j’ai acheté l’album. Et dans l’heure qui a suivi l’introduction du disque dans mon lecteur, j’en ai connu douze, de moments de liesse. A chaque titre, mon cœur serré comme une éponge, des émotions en pagaille qui surgissent au coin de mes yeux ou aux commissures de mes lèvres.

Je l’ai écouté cet album. Plein de fois. Je me suis dit que c’était impossible de le décrire avec des mots. Et Ben m’a soufflé comment faire : « Y’a pas de mot pour dire comment je vais, alors je prends les premiers qui descendent ». OK Ben, j’ai compris. L’écriture automatique, ça me rappelle mes cours de littéraire sur le mouvement Dada, les surréalistes, tout ça. Mon ordi sur les genoux, CD introduit, clic, play.

*T’arrives Ben. T’accentues tes consonnes, ça sonne. Tu grooves tes paroles, je me sens dans un cocon avec cette boîte à rythme sécurisante qui s’arrête vite pour nous livrer ton message avec de la conviction. Ceux qui me diront que c’est foutu, je les ferai taire, c’est clair.

*10 ans, bravo j’ai jamais encore atteint ce score. J’aime le piano gospel. Hors mesure il te suit comme elle depuis une décennie apparemment. Je voudrais être ta femme et que t’aies écrit cette chanson pour moi. Mais je suis sûre que toutes les femmes qui ont écouté cette chanson se sont dit pareil. Ca me déçoit. Je sais que tu les tresses pas trop tôt tes lauriers, t’es créatif, tu réinventeras ton couple toujours. A la fin de la chanson je me demande si ça parle vraiment de toi, ou si tu as imaginé un personnage ou si finalement tu parles pas de la musique en la personnalisant.

 

*Une accumulation description de la journée d’une femme, la charge mentale dont on parle tant en ce moment. Une femme célibataire. le refrain sonne hymne. Je pense à ma sœur et je me fais un film de ses journées-rallye dans ma tête, j’admire sa capacité à gérer sa vie et celle de ses deux gosses, cette chanson elle est pour elle, oui c’est la femme idéale ou peut être ma mère aussi. Ou toutes les mères méritantes du monde.

*Comment faire une chanson si belle avec rien pas de matière, il est fort, trop fort, ça m’agacerait presque. Les harmonies du refrain, c’est ça la liesse, ça nous emporte, ça nous rend heureux, béats, sans même qu’on ait le temps d’analyser pourquoi.

 

*Une p’tite valse sur la routine sans la nommer, la dangereuse, y’a de l’écho. [et le clip est sublime].

* Le piano sonne Albin de la Simone. De la nostalgie, pas comme à la radio, de la nostalgie visuelle, comme quand on a des impressions de déjà-vu. Je crois que c’est pour ça qu’on aime tant les photos, on essaie de capturer nos souvenirs par peur de les perdre. C’est ça qui restera.

* Elodie c’est l’empathie des violons.

* une basse en ostinato, qui reste, des voix dance 90, étrange combo. Je me sens proche de Ben, comme si il se confiait à moi et rien qu’à moi, j’ose me fourvoyer, je suis la seule à écouter vraiment cet album et j’ai une relation fusionnelle avec le chanteur. Des voix partout, devant, derrière, superposées.

* hummmm cette guitare. Encore un texte qui parle parce que notre quête commune est juste le bonheur et on essaie de regarder ailleurs. Le « laisse toi juste un peu bercer » c’est son carpe diem.

*Tiens, de l’anglais petit toc-toc à la porte de l’influence des Beatles.

*Des larmes pour son père, ou est-ce pour le mien, je sais plus trop bien. Je comprends encore mieux parce que je connais la chanson de Ben pour sa mère qui est décédée, « Vivant ». Son père a du chialer toutes les larmes de son corps à la découverte de sa chanson. La tristesse ne fait jamais illusion.

*  « Nous deux contre le reste du monde » ça sonne comme un titre de film à l’eau de rose. Mais pas le texte de la chanson. Et je pense encore à ma sœur et mon beau-frère, à mes parents, toujours liés malgré les années. Le plus bel amour est celui qui dure et qui résiste.

 

Violette

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