Printemps de Bourges 2018 - Ben Mazué © Marylène Eytier

Le synopsis de « La Princesse et le Dictateur » est pourtant simple : un couple avec un enfant, Vincent et Romy, s’aiment depuis dix ans. Mais face à ce tableau en apparence très beau, Romy se pose mille questions. Etre femme, c’est être maîtresse, mère, travailler, et trouver sa place au sein de la cellule familiale autant que dans la société n’est pas chose aisée.

Il y a la famille qu’on soutient et qui nous porte aussi, les coups durs, les amis, les fêtes, le rire et les larmes. Le spectacle offert par Ben Mazué était aussi émouvant qu’un film de Klapish, c’est le film d’une génération. La vie, quoi ! Parce que oui, la vie, c’est parfois aussi un peu le bordel. Et ce film, c’est justement le film de SA vie. Pas à Vincent le personnage, non, à Ben, prince des mots et roi des mélodies, bien réel. Très personnel, donc. Pourtant, les 760 personnes du public ont tous pensé que c’était de LEUR vie dont il s’agissait. 760 transferts.

Printemps de Bourges 2018 - Ben Mazué © Marylène Eytier

Printemps de Bourges 2018 – Ben Mazué © Marylène Eytier

Ben Mazué parvient dans son concert-concept-biopic à décortiquer la complexité des relations humaines et surtout, à trouver les mots justes pour les expliquer. Et cela relève encore plus de l’exploit quand notre scénariste écrit TOUS les dialogues en prose, d’un verbe percutant et magnifique. Chaque chanson prend la forme d’un gros plan sur un sentiment. Un film tiré d’une Bande Originale. Original, non ?

Loin des blockbusters à trois millions, dans un décor minimaliste – une guitare électroacoustique, le clavier et le pad de Robin Notte, un écran vidéo – Ben Mazué a réussi le pari de séduire les quelque 760 spectateurs de l’Auditorium de Bourges en l’espace de deux petites heures. Et le public a également joué un rôle, mené d’une main de maître par l’auteur-réalisateur Ben. Bercy n’avait qu’à bien se tenir !

On en a perdu toute notion du temps. Quand est venue la fin (ou plutôt, les fins…alternatives), on n’a pas eu de bêtisier, mais on a réclamé plusieurs scènes additionnelles. Du bonheur.

Parfois, quand on a été complètement sonnés par un film, il nous arrive de rester planté là, dans notre fauteuil, l’air hagard, même si l’écran n’affiche plus que les noms des figurants ou des stagiaires. Parfois, on a besoin d’échanger sur son ressenti avec d’autres spectateurs. Parfois, on repense au film pendant les jours qui suivent son visionnage. On s’interroge sur le titre. La Princesse et le Dictateur. Un titre qui sonne mi conte de fées, mi tragédie. On reconnaît là toute la sensibilité de Ben Mazué, toute en finesse, toute en nuances.

Printemps de Bourges 2018 - Ben Mazué © Marylène Eytier

Printemps de Bourges 2018 – Ben Mazué © Marylène Eytier

« Renoncer à l’amour, c’est se priver du pire, mais c’est aussi renoncer au meilleur » – Ben Mazué.

Violette DUBREUIL

P.S. : si tu veux lire la chronique à propos du dernier album de Ben, c’est juste là.

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