On m’a soufflé de découvrir cet artiste : Wladimir Anselme. Assez étranges, ces deux noms côte à côte, l’un qui sonne russe et l’autre français, et bien ancien. Une opposition qui m’a poussée à la curiosité.
Le Furieux Production présente « L’Esclandre » de Wladimir Anselme.
Comme ça, à première vue, j’ai alors cru que ça serait un peu violent. Et puis j’ai cliqué sur play et je me suis reçue une énorme bouffée de douceur à la divine sauce guitare arrosée d’un bon verre de voix qui a tant vécu. Et qui a tout à raconter.
Dès le premier titre, Wladimir s’interroge, montre toute sa fragilité et fait (déjà ?) le bilan de sa vie dans ce sublime Planétarium peuplé d’instantanés de son enfance.
Il évoquera tour à tour Da Silva, Nicolas Jules (Je rôde), mais Wladimir Anselme est Wladimir Anselme. Nul ne saura définir s’il dit de la prose ou slamme, s’il chante ou s’il raconte. Il fait tout à la suite, tout à la fois.
Un naturaliste, un Zola musicien notre Wladimir ? Des Trois Bécasses au Rossignol qui lui « a volé [sa] chanson », le songwriter utilise des visuels d’une précision désarmante comme métaphores.
Un album folk tinté de sonorités rock à écouter pour d’abord et avant tout, savourer la musique et ses douces harmonies, c’est ce qui saute aux oreilles.
Et puis, à réécouter pour goûter aux délices des mots délicats que l’artiste a choisis « J’attends le grand crash de la nuit, j’attends mon ratio de chimères en écoutant les soliloques de l’homme qui s’est tu ».
Ça a commencé avec une opposition, ça terminera de la même manière. C’est bien là tout l’art de Wladimir Anselme : faire en sorte que l’on s’interroge. Un album très fort, très puissant, pour des textes qui démontrent une grande fragilité. Qui finissent en Cavalier Seul : « Et soudain je fus terrifié à l’idée de n’aimer plus personne ».
Comme vous l’a dit plus haut le boulanger, cette petite merveille est dans les bacs (à CD, pas à pains !) depuis le 25 mai. Et elle vaut vraiment le détour.
Violette Dubreuil