The-Liminanas

L’année dernière, ils étaient revenus en France après avoir domptés les Etats-Unis. Ils avaient sorti Down Underground LP’s 2009/2014 (un coffret retraçant toute l’histoire musicale de nos rockeurs catalans). Le 15 avril sort Malamore, le nouvel album.

Entre juin 2015 et avril 2016, ils ont eu un agenda rempli. Lionel se souvient : «  On a joué beaucoup de concerts. Nous avons The liminanastourné en Belgique, en Grèce et quelques dates en France. » Ils ont sorti aussi un 45 tour exclusif, The Mirror/Wunderbar 7’’ en octobre. Il explique : «  C’est un single qu’on a produit pour notre passage à la Maroquinerie. Le morceau The Mirror est en duo avec un écrivain anglais Kirk Lake. Il écrit souvent des polars. Il était dans le dernier film de Nick Cave (20.000 jours sur Terre). Le principe est de jouer de la musique sur ses textes. Le tout forme un court métrage sur la durée du titre. »

Mais, surtout, ils ont travaillé sur Malamore : «  Au printemps dernier, en parallèle de ces activités nous avons demandé à nos amis de la Casa Musicale à Perpignan de nous prêter une salle, », évoque le guitariste toujours avec sa magnifique barbe grise. Avec leur « propre matos », ils ont fabriqué les prémices de l’œuvre, durant une semaine. «  On a cherché des riffs, des rythmiques. Au bout de huit jours, on avait une base de vingt-sept chansons. » Puis dans leur maison à Cabestany, ils ont continué leur méthode, inchangée depuis leur création. «  On a rapatrié le matos, chez nous. C’est notre marque de fabrique. On procède à une écoute des démos, ensuite, on travaille les textes. Sur l’album, mon frère Serge a lui aussi participé à l’écriture. Les paroles viennent après et on termine en imaginant nos titres. » La recette est agrémentée de « tout un noyau dur d’amis musiciens ».  Dans leurs invités, on compte Pascal Comelade, un ami de longue date du duo. Il a composé avec eux sur The Train Creep A-Loopin. On trouve aussi un bassiste anglais, que les fans de Joy Division et New Order connaissent : Peter Hook. Il a collaboré sur le morceau Garden of Love. Lionel raconte : « Nous avons demandé à Michel Duval de Because si c’était possible de collaborer avec lui, sur ce morceau. Nous avons réalisé une démo qu’on lui a envoyée. Il a écouté. Il a dit Ok et  il s’est mis en studio. Il a rajouté sa petite touche en une après-midi.  Il nous a envoyé des pistes de basses et aussi de chœurs. » Malheureusement, ils ne l’ont pas vu en vrai, mais ils espèrent : « On était juste en correspondance via Internet. On souhaite qu’il vienne à un concert. »

Allons voir de plus près l’album. Le titre El Beach procure à l’auteur de cette chronique, un souvenir de vacances à Argelès-sur-Mer. Sa grande plage ensoleillée, le port, le Racou, l’Allée des Pins, le Petit Bois… mais aussi ses vacanciers. « Carrément ! » lance Lionel. «  On avait en tête l’acteur italien Alberto Sordi. Il a joué dans de nombreuses comédies à l’italienne. Si on devait rêver à un casting idéal pour notre vidéo, ça serait lui. Il est le dragueur qui roule des mécaniques avec son slip léopard. Tu en as partout de ces types. » Prisunic est la suite des aventures de cet homme. Le guitariste revient sur la conception de l’album : « On l’a pensé à la manière d’une comédie à l’italienne, des années 70, voire des années 60, comme Les Monstres de Dino Rossi. Ce sont de petites histoires, un ensemble de sketches avec un début, une fin. Mais, sans forcément être dans le même univers. » On arrive au nom de l’œuvre : «  Malamore est l’amour foiré, contrarié. Il est la toile de fond de l’album. Il n’est pas évident à cerner, mais on l’a pensé de cette façon. De fait, la première partie commence sur le ton de la comédie puis la face B est un peu plus sombre car ça se passe mal. »

Ils ont gardé un excellent souvenir de leur passage à Athènes. Ils l’ont immortalisé dans la chanson Kostas. «  Il est un ami à nous, un grand costaud qui s’est occupé de nous le temps de notre escale dans la capitale grecque. C’est une vielle habitude dans l’écriture, de rajouter des histoires de familles, des gens qu’on connaît et qu’on apprécie, mais aussi des évènements du quotidien. Tout est vrai, sauf l’histoire de l’embrouille sur Zippo. »  Marie ajoute : «  Même le Tiki Bar, c’était vrai. » Lionel continue : «Nous avions été dans ce bar pour boire des coups après notre concert. J’ai failli me faire taper dessus par des types. Ils croyaient que je draguais leurs nanas. Ce qui était faux. » La batteuse conclut : «  C’était une bonne soirée et on avait envie de le faire ressortir. » Dans la mélodie, on entend une sonorité venue de la Méditerranée. « On utilise du bouzouki, du oud. Laurent Sales est un ami d’enfance qui joue de ce type d’instrument. Nous jouons, souvent, avec des instruments marocains, par exemple une basse marocaine (Guembri). C’est notre côté méditerranéen. On l’aime cette sonorité. »

The Liminanas MalamoreOn termine sur la pochette de l’album, où ils sont appuyés sur une sorte de  caravane américaine en aluminium. Mais que regardent-ils au loin ? « Hum… des vignes. Haha, c’était à Paulliles, durant la Fête de la Musique, l’année dernière. Tous les ans, un ami mixe nos musiques dans ce cadre idyllique. La séance photo a été réalisée derrière un food truck », sourit Lionel.

Une toute petite question avant de conclure, Quel est le point commun entre Agitate Lips et The Liminanas ? Alban, le guitariste du groupe. « On le connaît bien, il joue avec nous en concert. Il a déjà participé à trois dates depuis janvier, Lyon, Perpignan et Clermont. »

Thomas Monot

Bonus lien :

Garden of Love feat. Peter Hook

Prisunic

Retrouvez l’ancienne interview sur notre précédent blog, ici.

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