(en concert à la CLEF Saint-Germain le 2 avril 2017 !)

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Les Sick of it all, légendes bien vivantes du punk hardcore, ont commencé à jouer ensemble en 1986, à New York, et enregistré leur premier album en 1987. Trente ans donc que la bande à Lou Koller tourne inlassablement tout autour de la planète qu’ils ont rêvé de changer. D’une remarquable stabilité, le line-up actuel date de 1992 et trois des quatre membres sont garantis d’origine. Même chez Michelin, on ne propose plus de carrières aussi linéaires. Sick of it all, c’est SOIA pour les intimes et pour tous les autres aussi, il y a des calembours moins réussis dans le punk.

C’est aussi une réputation qui a pu être controversée dans le très pointilleux monde du hardcore : se revendiquant les « inventeurs » du wall of death, sorte de pogo qui tient davantage du pugilat généralisé que de la danse, ils ont été taxés d’amener des postures de caïds, que l’on a appelés les « tough guys », dans la scène new-yorkaise. Ils s’en sont défendus et il y a aujourd’hui prescription pour ces dinosaures d’un genre qu’ils largement contribué à rendre incontournable : le new-york hardcore. Américains jusqu’au bout du râtelier à flingues, ils défendent farouchement le deuxième amendement à la Constitution yankee – celui qui permet à tout citoyen américain de jouer au petit soldat avec une arme à feu – mais dénoncent la cupidité et le culte de l’argent. En interview, ils se montrent surtout préoccupés par le degré de corruption de la vie publique et l’avenir sombre qui leur semble réservé aux jeunes générations.
Leur dernier album,
Last act of defiance, date de 2014 et When the smoke clears, un EP, est sorti fin 2016, preuve que le groupe n’est pas condamné à jouer invariablement les morceaux qui ont construit sa légende. Album à promouvoir ou pas, les Sick of it all sont toujours sur scène, partout dans le monde, affichant depuis trente ans une humilité et une notable capacité d’autodérision (la vidéo du titre Step Down est un modèle d’hommage distancié à la scène new-yorkaise) qui forcent le respect.

Surtout, Sick of it all est à la fois le groupe d’une scène et un groupe de scène qu’il faut avoir vu dans son élément naturel pour comprendre le culte dont il est l’objet.

Henriette de Saint-Fiel

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