Ils l’ont dit, ils vont le faire.
Les Shaka Ponk arrêtent.
Bim, au sommet de leur gloire, les spotlights vont s’éteindre sur l’un des groupes les plus chauds du Royaume de France. Même pas fâchés entre eux, même pas atteints par le manque d’inspiration, Parkinson, Alzheimer, le fisc, le centrisme, la médiocrité, l’auto-parodie, le silicone ou encore l’orgueil démesuré de moult groupes aveuglés par le succès.
C’est bientôt fini, on est à la fois triste et fier d’eux. Alors, champions olympiques du live torride, ils achèvent leur grande aventure par ce « The Final F*cked Up Tour » ET 4 dates à Bercy, archi-bookées et je fus à la formidable première, un mercredi 27 novembre glacé dehors, à Bercy beaucoup. Plutôt que d’écrire un live report banal, je vous propose de réfléchir à comment canoniser Shaka Ponk de leur vivant, donc expliquer en quoi ils n’ont commis aucun de 7 péchés capitaux !
- Colère.
Absous ! Car oui, Frah fait des discours sincères pour défendre des causes humaines, le groupe brandit le drapeau palestinien et l’arc-en-ciel LGBT et appelle à signer la pétition pour libérer Paul Watson. Mais c’est du combat juste…
- Avarice.
En aucun cas ! Générosité dans le show son et lumière en 3D, débauche d’effets spéciaux, troupe de 20 choristes tout de blanc vêtus. Et dépense d’énergie sans compter du groupe qui ne lâche jamais rien.
- Envie.
N’importe quoi ! ce seraient plutôt d’autres groupes qui seraient jaloux du talent scénique des Shaka Ponk. Remplir Bercy à craquer, vendre des palettes d’albums, cumuler des millions de vues, voilà qui peut faire baver.
- Orgueil.
Absent ! On évoquera en revanche la fierté de cette bande de « monkeys » qui l’exprime par son émotion palpable de remplir des salles de plus en plus grandes depuis 2002.
- Gourmandise.
Ils sont minces et sveltes (ooops pas leur généreux et ultra vif clavier Steve, qu’on qualifiera de bien bâti et convivial) et le public se délecte et se lèche les babines ; leur setlist en concert inclut les chansons attendues ( I’m Picky, Dad’Algorhythm, J’aime pas les gens, Tout le monde danse, Sex Ball) et les reprises personnalisées ( House of the Rising Sun et l’incontournable Smells Like Teen Spirit).
Voir set list ici (identique à celle de Bercy pas encore postée), on mettra à jour plus tard !
- Paresse.
Même pas la peine de débattre sur ce point : Shaka Ponk se bouge, créée, innove et mouille la chemise 24/24.
- Luxure.
Bah, là, bon, hmmm, c’est un peu limite. Mais il leur sera beaucoup pardonné ! En plus de bien chanter, Sam est canon, les clips la mettent en valeur, la digitalisent dans toutes les formes et pas d’ambiguïté dans des lyrics caliente ou le f*** word n’est pas oublié.
Cependant : absolution car c’est d’amour dont ils nous parlent ; amour du public, amour de la (bonne) musique, amour des concerts et chaleur humaine qui rassemble les pêcheurs que nous sommes, en mode « messe » dans leurs apparitions magiques.
***
Ainsi…tout est pardonné, il nous reste à encadrer les icônes, organiser des pèlerinages « collectors », écouter à fond leurs chants à la fois païens (albums) et fort liturgiques (live).
Alors, Bercy en feu quelques soirs de fin novembre 2024, Shaka Ponk s’en va la tête auréolée de gloire, et notre foi reste intacte dans le vrai et bon rock and roll !
Mais …résurrection, un de ces jours ?
On y croit. On y croit.
Jérôme «pagan love song » V.
PS : un grand merci à leur beau label Tôt ou Tard