La grande chance d’un rock critic est d’avoir le luxe d’écouter des tas de disques avant tout le monde et dans tous les styles.
A peine avais-je fini de peaufiner un article tout feu tout flamme sur les électriques Von Pariahs et (ceci est absolument vrai) une description en 500 signes du groupe punk Spermicide pour une plaquette de concerts, que je m’attelai à l’écoute attentive du CD de Seldom Colin, The Romantic Egotist.
Hooo, je tirai soudain sur les rênes pour freiner ma diligence partie au triple galop. Je fis une pause, mangeai un peu de chocolat, me mis en mode zen et pressai sur « play » à nouveau.
Huit morceaux divers et profonds, description de sentiments, instrumentation variée : du très beau et du cousu main, de la soie et des broderies. De très belles voix en featuring (Marion Mayer, par exemple, chapeau bas).
Ambiance de trip-hop vintage et rêveur d’entrée avec le morceau Silhouette : très jolie ballade. La chanson titre est entêtante, comme un bon vin vieilli en fût de chêne. Twice upon a time, un instrumental tout en confidences. On plonge dans l’entre deux-guerres avec délices avec A Step Away.
One More, Dear : douceur et délicatesse réelles. Phases, un rap étrange et tournoyant. Pour Le Miroir, la mélancolie suinte, la voix est mystérieuse, voire mystique. Et on éteint sur Lights Out, conclusion amenée par un piano délicat où Désirée Diouf chante superbement dans un clair-obscur apaisant. Le son du rim-shot, est décidément rivé 4ever dans ma cervelle de piaf à la réminiscence de Massive Attack.
J’étais calmé, charmé. Je pouvais écrire une chronique élogieuse et sincère de ce bel opus. Oui, très bel opus.
Jérôme « easy, easy now »
PS : m’attendaient déjà une demi-douzaine de disques dont certains très agités du bocal, mais ceci est une autre histoire…