Le voici de retour, notre bluesman préféré, Seasick Steve. Il revient cette année avec un nouvel album intitulé Keepin’ The Horse between Me And The Ground.
C’est Noël avant l’heure pour nos oreilles, puisque dans sa grande générosité musicale, notre homme nous offre un double album. « Je voulais surtout faire un CD qui en contienne un second gratuit ! Juste pour le fun, » s’enthousiasme le guitariste.
Il montre une fois de plus à la nouvelle génération rock, qu’il ne faut pas apprendre le blues à un vieux singe. Du haut de ses 75 ans et de sa longue barbe blanche, Seasick Steve nous balance de délicieux morceaux de blues, de rock, de boogie, de bluesgrass, de country. Il y en a pour tout les goûts !
Deux disques pour deux ambiances différentes. Le premier, on y trouve un son plus accrocheur, rock’n’roll avec du boogie à foison. Dans le second, l’artiste nous invite plus dans un univers plus intime, traditionnel et acoustique.
On commence par la chanson éponyme. Un riff rugueux nous introduit dans ce nouvel opus. Un morceau brut, simple qui vous empoigne mais tout aussi intimiste par ces soli de guitares perçantes. La magie blues-rock de Seasick Steve vient de s’opérer une nouvelle fois dans les oreilles. Walkin’ Blues suit la même ligne que la précédente. Elle vous entraîne à barouder sur les routes avec une vielle bécane ou vos vieilles godasses. Shipwreck Love est une complainte d’un amour perdu. Une musique qu’on ressent profonde, bercée par une douce mélancolie. Mais qu’est-il arrivé au cœur tendre du vieux bluesman ?
Heureusement qu’il y a Hell (la favorite) qui vous redonne du poil de la bête. Son boogie endiablé, provocateur vous donne l’envie de rouler des mécaniques. Saturé comme il faut, ce morceau vous donne l’envie de retrouver un bon vieux vinyle des Canned Heat : Boogie With Canned Heat (1968) avec le titre Fried Hockey Boogie. Grass is Greener est un chaleureux et enjoué bluesgrass. Ce violon en arrière plan donne une petite touche traditionnelle. Lonely Road termine sur air lancinant cette première partie. Cette guitare vintage donne à la mélodie une sensualité et une quiétude, toutes deux savoureuses.
« Are you ready ? I’ve lot of stories for you… » nous dit Seasick Steve au début Hard Knocks. On entame ce deuxième disque, par un folk traditionnel. Sa voix nous rappelle celle du vieux Johnny Cash et de sa dernière oeuvre America IV : The Man Comes Around (2002). Maybe I’m Might continue dans un country acoustique, subtil et envoûtant par cette délicate guitare. Southern Biscuits est une musique joviale jouée au banjo rappelant un blues du bayou. Signed D.C. est une reprise acoustique de la chanson du groupe californien des sixties Love.
Au final, Keepin’ The Horse Me and The Ground de Seasick Steve est une fois de plus un excellent album. Nous apprécions toujours son blues rock qui semble n’avoir toujours pas pris une seule ride. En tout cas, notre homme sera en concert le 4 novembre au Trianon…
Thomas Monot
Bonus lien :
Keepin’ The Horse between Me And The Grownd