De retour du Liban dévasté par les crises économiques et politiques, je garde en mémoire les rythmes de la pop orientale ponctuée d’oud de Yara Lapidus.

Le single « Oumi Ya Beyrouth » de son prochain album qui sortira en janvier 2022 est dédié à la capitale libanaise meurtrie par l’explosion des 2700 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans le port.

Yara Lapidus a partagé avec le remarquable quotidien libanais en langue française « L’Orient, Le Jour » ce témoignage :

 « Ce 4 août-là, à 17h06 (heure de Paris), j’étais en plein rendez-vous de travail avec le fameux réalisateur musicien, arrangeur et compositeur Jean-Louis Piérot. Une rencontre au cours de laquelle je lui avais, notamment, fait part de mon désir d’écrire, pour la première fois, une chanson intégralement en arabe, à la composition de laquelle je lui donnerais entièrement carte blanche. La réunion de travail achevée, j’ouvre mon portable et je reçois en pleine figure une multitude de messages et d’images, envoyés par les amis et les membres de ma famille, de la destruction, des blessés, de l’horreur qui s’était abattue sur la ville… J’étais tellement choquée que j’ai écrit le texte de Oumi Ya Beyrouth le soir même. Comme un sursaut pour refuser l’inadmissible. Et je l’ai envoyé en pleine nuit à Jean-Louis Piérot (phonétiquement, bien sûr) en lui disant simplement : “Tu en fais ce que tu veux”. »

Cette chanson en arabe est très différente par la simplicité de ses arrangements des précédentes collaborations de Yara Lapidus avec Iggy Pop, Gabriel Yared ou Adna Joubran rassemblées dans l’album « Indéfiniment ». Elle témoigne de cette sidération dont j’ai reçu tant de témoignages à Beyrouth. Non, pas ça après tous les drames que nous avons déjà vécus !

Les droits de chargement sur les plateformes de ce morceau seront intégralement reversés à la Croix Rouge libanaise.

Oumi Ya Beyrouth

Pato « Pays du Cèdre » C

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