Pop.1280

Attention, OVNI

J’ai bien écouté l’album qui sortira le 22 janvier 2016, intitulé avec ironie mordante « Paradise »,  de Pop.1280 ; Pour commencer, petite explication.

Ce nom de groupe n’est pas une allusion à de la musique médiévale mais signifie « 1280 habitants peuplent cette commune », vous savez comme dans Lucky Luke, ces panneaux de bois à l’entrée des bleds, surmontant un crâne de vache, où ils ajoutaient « étranger, passe ton chemin ! » et ce genre de gentillesses. De plus, Pop.1280 est le titre d’un très célèbre roman noir de Jim Thompson (1964), traduit en français par « 1275 âmes » (5 morts au passage de la traduction gauloise !) et publié dans la fameuse Série Noire.

Si le hasard vous permet de briller un jour dans un dîner en ville (*) n’hésitez pas à nous remercier pour cet avant-propos culturel.

Revenons à l’album.

pop.1280 coverDe la musique bien atteinte, contaminée, du rock punk industriel nous indique l’étiquette verte qui orne la chose. Elle tombe à terre et se réduit en poudre une fois touchée.

Malaise diffus, sensations troubles, sons synthétiques salis, guitares couplées à des tronçonneuses, voix traînante, rythmes bastonneurs, couiks-bleeps tournoyants : la recette de ce cocktail est saignante. Les membres de Pop.1280 n’ont pas pour objectif d’être aimés des foules à cœur doux et des pieds-tendres. Du frisson éreinté, façon fièvre tropicale, suinte de chaque chanson.

Comme pour le tord-boyaux des Tontons Flingueurs, c’est une boisson d’hommes ce truc-là ; il faut l’écouter le jour où on s’est fait licencier -et ça arrive de plus en plus souvent pas de souci de ce côté–là !-, voire un soir de résultats d’élections pouraves ou bien quand une fille/un garçon vient de vous dire « … et on reste quand même amis, hein ? » et que votre concurrent (e) s’éloigne avec elle/lui dans une berline allemande décapotable, et bim !, un sms « alerte : découvert maximal autorisé dépassé » vient juste de tomber sur votre portable à écran fendillé.

Du bien méchant son, on tourne vite et goulument le volume de sa chaîne hi-fi sur max’, on se sert le vieux fond de whisky dans un verre à bière, on balance la cigarette électronique du cinquième étage en disant fuck et on se rallume une bonne vieille saleté de clope d’un paquet planqué dans un imper depuis longtemps.

Et puis, merde !

Jérôme « incorrect et non politique » V.

(*) mais WTF les « dîners en ville » ?? Quand on n’habite pas dans un champ entouré d’arbres avec vue sur une crique TOUS nos dîners sont en ville, bande de ploucs !

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