Trois lettres, et il est possible de faire beaucoup de choses. Il ne vous faut qu’une caméra. Prenons un appareil photo Nikon moyenne gamme, le D7000. Un groupe de musique : les Mr Godson will be the last to survive.

L’une de leurs dernières chansons : Nothing but lies. Vous vous attablez avec eux dans un bar sympathique, vous tirez sur un coin de papier les grandes lignes du clip : ils ont une idée assez précise de ce qu’ils veulent tourner. « Une scène de torture ? Je ne sais pas, faudra voir… » Vous dressez la liste des ami(e)s à solliciter pour tenir les rôles principaux et la figuration. Vous réservez au parc de matériel l’Avec en Limousin, deux projecteurs parce que les cellules de l’ancien commissariat de Limoges sont encore très sombres. Et vous attendez avec impatience les trois demi-journées de tournage.

Cinquante euros de budget (sans compter les bières), plusieurs heures de rush, des plans improvisés, d’autres abandonnés. Les habitants du quartier de la Corniche qui sortent sur le pas de leur porte, se demandant comment un vieux fourgon peut faire un bruit de batterie… « Non, parce que les enfants vont bientôt partir à la sieste » et des éclats de rire, des grimaces, des « coupez ! On y retourne ! » Pas de dolly, ni de crane, ni de slider, mais un escabeau, une planche à repasser et un mini-skate. Quelques soirées passées sur le montage, une passe d’effets numériques, un filtre « parce qu’une image trop propre, ça ne le fait pas chez les punks » et vous obtenez ce petit film de 3’43 estampillé DIY.

Parce que beaucoup de nos rêves sont encore à portée de nos mains.

Stéphane Monnet

 

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