Ce n’est pas l’heure de l’auto glorification et des chevilles enflées.

Il ne manquerait plus que ça : l’orgueil et les préjugés, le melon et la vanité…

Cependant, après avoir écrit quelques centaines de chroniques sur Songazine version 0, 1, 2 et whatever …on a acquis un peu de savoir-faire, poli par le travail et la répétition de la frappe en cadence de deux index sur un clavier, tout en écoutant plusieurs fois des disques. Des monceaux de disques !

De fait, quels conseils donnerais-je à un chroniqueur débutant à qui l’on dirait : « voici le nouvel album de Moon Duo, Occult Architecture, tu me fais 2500 signes espaces comprises et tu me donnes envie de l’écouter aux lecteurs ! ».

Le premier de tous, le plus fort est simple : avoir la chance, le déclic, le bonheur aussi, d’aimer ce qu’on vient d’entendre en mode attentif et ouvert. Car sans cet incipit, cela sent le pâté. Se lancer dans une diatribe pour tout casser et dire son dégoût, voilà qui est à la fois aisé et pénible. Donc, conseil #1, tu dis « joker », ou j’ai piscine, ou nein danke. Ceci étant clair, avançons. J’ai, tu as , il/elle a aimé les 7 titres tenant en 47 minutes 11 secondes. (on note au passage que cela fait un ratio de chansons dépassant la norme habituelle des 240 secondes).

Quel angle aborder ?

Il y a le côté érudit, qui donne de nombreux faits sociaux et culturels, la vie du groupe, le studio d’enregistrement ou le producteur. Astuce : se rendre sur le site du groupe et on aura de quoi parler. Cliquez ici!

Moon Duo Occult Architecture

Il y a le côté poétique et descriptif subjectif. Exemple : les longues plages musicales psychédéliques et oniriques font partir loin, très loin. Moon Duo, c’est Alan Vega qui galope sur un cheval au ralenti, ou un flipper magique qui avance tout seul sur une plage au clair de lune. La bande-son de l’arrivée sur une planète lointaine, rouillée et pleine d’endroits inconnus mais à découvrir. Major Tom is gone , gone, gone…

Il y a le côté technique. Nommer la boîte à rythmes, le type de reverb’ abondamment utilisé, les synthés et les pistes qui se chevauchent, comme des étalons sous acide.

Et puis il y a l’astuce de rédac chef un peu flemmard un dimanche soir, la mise en abyme : l’article qui parle de la rédaction d’un article. Et le tour est joué !

Mais ça, ce n’est pas un truc de débutant, plutôt de chroniqueur buriné, hé hé !

Dernier conseil au jeune rock critic : conclure en disant au lecteur ce qu’il peut/ doit penser de ce qui est évoqué ! Rien n’est agaçant comme ces critiques qui partent à l’Ouest et laissent notre lectorat (virtuel) planté là ;

Exemple : oui, cet album de Moon Duo mérite votre écoute, oui, cela m’a plu, oui, ce n’est pas banal ni ordinaire, et oui, si on a pris le temps d’écrire tout ceci, c’est parce qu’on estime (modestement) que c’est excitant et remarquable.

Mettre un point final à son texte et signer avec énergie. Imaginer des retours. Sourire et terminer.

Jérôme « moon solo » V.

PS : on peut aussi citer son morceau préféré : pour moi Will of the Devil sans conteste…

https://youtu.be/hbc42SsGrAo

 

 

 

 

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