Minuit

Pour ceux qui vivent dans des cavernes encore en 2015, Minuit est un groupe français de pop, composé de cinq jeunes pleins d’énergie à revendre. Ils nous emmènent en cette fin septembre dans leur univers musical, grâce à leur EP, Minuit, en prévision d’un futur album. Simone, la chanteuse, nous dit ce qu’ils sont : « Pop française, c’est comme ça que je définirais notre style. Mais de la bonne ! ». Joseph, un des guitaristes rajoute : « We are Contrasty French Pop. On le dit de notre musique. Elle va de la dansante, à des morceaux plus prenants, voire planants ». Clément, le bassiste, conclut par cette phrase : « Nous sommes de la jolie musique. »

L’histoire du groupe commence, un 1er septembre 2010, au Bus Palladium, où deux férus de la gratte, Joseph et Raoul se rencontrent. Voici l’histoire contée par l’un deux : « Nous étions en concert chacun avec notre groupe. C’était un plateau musical. On a sympathisé. On s’est retrouvés pas mal de fois. En plus on possède de nombreux potes en commun, on allait dans les mêmes bars. Le plus important était : les influences très proches. AC/DC, Hendrix. » L’alchimie était lancée, il ne manquait plus que d’autres éléments pour former au complet un groupe : « Clément, nous l’avons rencontré dans le Sud, puis un jour nous avons rencontré Tanguy », poursuit Raoul. Simone plaisante «  Il était tout seul avec sa batterie ». « En faite Clément, je l’ai rencontré dans un Club de Jazz. Le Caveau des Oubliettes à Paris. C’est un endroit où on oublie les gens, d’où son nom. Ce jour-là, J’ai remarqué qu’il fallait que je me rappelle de ce type », se souvient le batteur.

Le Point Ephémère, un lieu culturel très prisé des parisiens, situé sur la rive du Canal Saint Martin. C’est ici, qu’en 2013, Minuit s’est révélé au grand jour, face à un public conquis. Clément se rappelle une anecdote : « Il y avait des gens qui regardaient depuis les toilettes.  L’astuce, c’est que tu peux regarder le concert, à travers une grille qui sépare la salle, des WC. Tu profite du concert sans y être rentré *. Ceux qui étaient présents s’en souviennent encore ». « C’était un grand plateau, avec mon groupe préféré. De La Jolie Musique.  D’ailleurs je les salue », s’exclame Tanguy.

 

Petit bijou de pop française

 

L’histoire se poursuit, après ce véritable élément déclencheur. L’étape suivante : L’EP.  « Nous avions beaucoup joué en amont. Nous travaillions déjà sur des démos de morceaux. Tout de suite après le concert, on a pris la décision -vraiment- de le composer », explique Joseph. Le chroniqueur a écouté ce petit bijou de pop-française. Pour le résumer, il utiliserait les mots : fraîcheur, élégant, vif, accrocheur, sensuel, félin. Sa préférée reste Recule, une montée en crescendo pleine d’émotions d’un piano/voix. Notre chanteuse s’exprime sur son origine : « ça commence par Joseph qui m’envoie une démo au piano. Tout de suite album MINUITj’ai senti qu’elle me parlait. Elle m’a frappé d’émotions, première chose ! Elle était difficile à construire, c’était juste un piano/voix. Ce genre peut rester un peu plat, mais on a réussi à vachement suivre le texte, les émotions, l’intensité. Recule est un morceau qui prend tout son sens en live. » Clément coupe : « On ne l’aurait pas pensé au début ». Simone reprend sur sa lancée : « Ce n’est pas le morceau le plus facile à jouer. En plus les gens ne viennent pas spécialement pour nous. Ils discutent entre eux et puis le silence arrive aux premières notes de cette chanson. C’est cool même si, il y a des gens qui tchatchent ou des mecs bourrés qui hurlent ».

La favorite du groupe, maintenant ? Les avis divergent mais reviennent souvent sur le morceau Flash : «  Je la trouve assez cool à jouer. Tu sens que c’est un morceau qui fonctionne bien, c’est agréable » commente Joseph. La chanteuse du groupe poursuit : « En plus on la joue à la fin du set. C’est une chanson où on se dit  « Allez, on donne tout ! » C’est plaisant de voir les gens apprécier le morceau et de voir qu’ils connaissent et chantent les paroles ». Quant à Raoul, lui, c’est plus le morceau Caféine.

Un voyage entre le jour et la nuit

Avant d’épouser la musique, Simone était graphiste et c’est dans cette qualité, que le chroniqueur lui a demandé de décrire la pochette : « J’ai essayé de prendre toute les émotions de chaque chanson. Je me suis posé les questions sur le sens de Minuit, l’apport de notre musique. Cette idée de nuit, de jour, de quelque chose de fantastique, de cinématographique, de t’emmener dans un univers. » Telle une véritable artiste graphiste, elle, nous plonge dans le fond de sa pensée : « J’aimais bien cette idée de route, de voyage. On allait t’emmener là-bas, vers l’œil jaune. Soit tu marchais sur le trottoir ou soit tu prenais le bateau par la rivière. Un voyage entre la nuit et le jour ». Grand silence dans la pièce, tout le monde était captivé par le discours, soudain… applaudissements pour cette envolée poétique.

Venons, sur les albums sur lesquels ils se sont lancés dans la musique. Pour Raoul, c’est le groupe des frères Young : « Hell Bells d’AC/DC avec tout Back In Black. J’avais 9 ans à l’époque et ce fut mon déclic pour la guitare ». Joseph, c’est plus dans le classic-rock, l’Eletric Ladyland de Jimi Hendrix. Clément, quant à lui, c’est le Dangerous de Michael Jackson.  Quant à Simone : «  Le White Album des Beatles. Dans la richesse et dans la liberté qu’ils ont eue pour faire des chansons qui n’ont rien à voir entre elles. Il y en au moins une pour chaque moment de ta journée, de ta vie. »

Raoul demande au chroniqueur quelles sont ses influences musicales. Il énumère puis répond que Frank Zappa est un de ses grands guitaristes préférés. Surprise de l’assemblée. Etonnés des uns et des autres d’aimer tous ce guitariste, on lance un bon débat sur cet homme. Il apprend que Raoul adore la chanson Willie The Pimp (Hot Rats, 1969). Tanguy n’adhère pas au son des chorus de guitare. Minuit et le chroniqueur de Songazine auraient pu continuer à discuter musique pendant longtemps.

Si vous voulez retrouvez ce formidable groupe de « bonne pop à la française », ils seront le 15 novembre à la Clef de Saint-Germain en Laye (Yvelines).

Thomas Monot

*véridique. Le chroniqueur l’a fait.

Bonus lien :

Flash

Recule

 

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