Il existe des Artistes qui parviennent à modeler avec justesse les émotions, et Malik Djoudi en fait parti.

Né à Poitiers à la fin des années 70, c’est très tôt qu’il commence à composer ses premiers morceaux.

Après une carrière au sein de la production d’illustrations sonores, son premier  album,  Un , paraît en 2017, et le révèle alors aux yeux du public qui se délecte sans retenue de ces huit morceaux prometteurs.

C’est l’année suivante que vient la consécration : «Tempéraments », son second album le conduit notamment aux Victoires de la Musique !

Il est vrai que l’œuvre renferme douze morceaux qui témoignent du talent du musicien, qui semble être habité par la Musique.

 

Malik Djoudi nous embarque dans son Train de nuit pour un voyage aux accents fantastiques, tant au niveau sonore qu’au niveau esthétique. Une place importante est accordée à l’instrumental, ce qui permet de créer une ambiance voluptueuse. Sa voix,guidée par une sensibilité exacerbée, se dévoile et contribue à alimenter le côté mystique du titre.

Cette même impression de mystère trouve une résonance particulière dans Au jour le jour  où se confondent des sonorités Pop à une musique électro. Si le fatalisme paraît ici être de rigueur, rien n’a été laissé  au hasard dans la composition comme en témoigne la mélodie très travaillée et résolument moderne.

Malik Djoudi semble pourtant ténébreux dans  Une Folie douce. L’ambiance inquiétante, presque sombre contraste avec  une voix sensuelle et pudique.

Le thème prégnant de l’album est celui de la rencontre, non seulement de soi mais aussi (et d’abord) de l’autre. Aussi jolie semble être adressé à un double, presque un alter ego. Mais peut être a t-il été trouvé en la personne de Etienne Daho, qui interprète aux côtés de Malik Djoudi une ode à l’amitié, magnétique et déroutante.

Le chanteur est aussi un poète comment en témoigne Histoires d’autres  qui  érige l’Artiste en véritable magicien de la prose, ce dernier n’ayant de cesse de jouer avec le sens des mots et en ajuste les  sonorités. Le timbre androgyne n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui du regretté Christophe.

Vous l’avez compris, ce morceau vous procurera (au minima)  de  Belles Sueurs  mais  l’Essentiel  vous guidera vers  LA  ballade de l’album dont l’introduction à la guitare confère une impression de sérénité retrouvée, portée par une voix qui semble chuchoter à notre oreille. Dis moi que t’y penses nous tient en éveil,  tandis que les  notes de violon et de cuivre illustrent  l’importance qu’occupe la musique classique dans ses créations.

Le crépuscule tombe et nous sommes prêts à  Épouser la nuit , transportés dans un univers coloré.. Autrement , hypnotique, sonne comme une Renaissance.

Tempérament , ici conjugué au singulier fait la synthèse de plusieurs variations musicales, pour autant de facettes que Malik Djoudi s’est évertué à répartir dans un album qui porte haut l’étendard de la Pop.

Emma Forestier.

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