La Hell Gang est un groupe de blues-rock psychédélique qui nous vient du Chili. Ils ont sorti cette année un nouveau single 9 Miles (Mexican Summer Records), prémices d’un futur album. Nous les avons rencontrés juste après leur concert au Levitation.
Originaire de Santiago du Chili, nos trois compagnons, Francisco (guitare), Sarwin (basse) et Nes (batterie) se sont connus en 2008. Le guitariste nous raconte cette rencontre : « J’ai connu Sarwin et Nes alors que nous étions au lycée. J’étais déjà dans une formation rock appelée Cindy Sisters où je jouais depuis 2005. Nous avons commencé à faire des jams sessions puis le courant est passé et nous avons enregistré Just What Is Real (2009) et d’autres chansons de mon répertoire post Cindy Sisters. »
Leur rock est un amateur des grandes échappées sauvages et psychédéliques. La Hell Gang s’inspire beaucoup de toute cette période des années 70, comme le témoigne Francisco : « Nous avons tous les trois grandi avec le blues. C’est vraiment l’essence de notre musique. Nous sommes de grands amateurs de Jimi Hendrix… » Sarwin coupe : » Et tout ce qui touche les groupes comme Traffic avec Steve Winwood, Free et même Steve Ray Vaughan. »
Quant à Nes, il est plus dans J.J. Cale. Francisco nuance : « Nous aimons aussi tout ce qui touche au garage pour le côté sauvage et peut être moins académique (rires) que le blues. Les MC 5 sont notre grosse référence. » Pour ce qui est de leur psychédélisme, ils le cherchent plus du côté de l’Angleterre avec les Spacemen 3 dont ils avouent vouer un culte au shoegaze.
Le son vintage est l’autre particularité. Nos trois hombres jouent avec du matériel appartenant au passé mais qui « ont une âme, une histoire, une musique derrière chaque objet qu’on utilise, » précise Francisco, « du coup tu les utilises avec délicatesse et cela donne un son plus pur. Tous nos équipements sont vieux, amplis, guitares, pédales. Tous nous vient des années 60. Nous refusons le numérique, nous sommes des irréductibles de l’analogique. »
En partance pour le Chili
Ce pays qui forme une étroite bande de terre entre le désert d’Atacama et qui s’étend jusqu’au Cap Horn, abrite de nombreux groupes qui méritent d’être connus. Le professeur Cabala nous donne un cours d’histoire : » Dans les sixities, notre pays avait une énorme scène de pop et de rock mais à cause du coup d’Etat (Pinochet, 1973) beaucoup ont du fuir en Argentine et dans les pays voisins par peur des persécutions. Avant ça, tu avais les Los Mac’s, Los Joker’s, The High Bass… »
Sarwin reprend l’histoire : « Maintenant, tout doit être reconstruit par notre génération. Nous sommes redevenus une petite scène mais qui grandit doucement dans n’importe quels styles de musique. Le problème actuel est que notre pays n’a pas encore assez de moyens pour subventionner la culture. La production musicale se fait soit dans les grandes villes comme Santiago ou Valparaiso soit dans un autre pays. » Même si Sarwin et Nes sont restés au Chili, Francisco est parti à Berlin pour s’épanouir par la musique.
En tout cas, la nouvelle génération chilienne de rock a de beaux jours devant elle. La Hell Gang nous ont fait une petite sélection de ce qui fait de mieux en ce moment. On vous a mis un lien pour les découvrir.
Nous terminons l’interview par le traditionnel mot de la fin : « La Hell Gang est un groupe qui ne vit que pour la musique. Nous la jouons tous les jours et c’est un réel plaisir de vouloir la partager… »
Thomas Monot
Bonus lien :
So High
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