On imagine aisément l’effort nécessaire à l’entraînement pour un sportif de haut niveau, on imagine moins facilement l’effort – y compris l’effort physique – pour un musicien de haut vol.
Whiplash, film américain réalisé par Damien Chazelle et sorti sur les écrans français en décembre 2014, nous emmène faire une plongée dans les eaux sombres et profondes de l’apprentissage de la batterie au conservatoire. Whiplash a reçu de nombreux prix – amplement mérités.
Le face à face de l’élève et de son professeur est d’une cruauté fascinante et terrifiante – et sonne terriblement vrai. Le réalisateur a d’ailleurs puisé dans son histoire personnelle une expérience similaire.
Pousser son corps à bout pour tenter de dompter son instrument.
S’acharner encore et encore, dans la sueur et dans le sang.
Ne plus vivre que pour cela, oublier toute vie extérieure.
Survivre à cette compétition acharnée, à ce milieu d’une violence inouïe.
Quête de l’excellence, exigences sans fin.
Si comme moi vous étiez passés à coté de Whiplash, prenez le temps de le visionner.
Vous passerez un moment hors du temps, vous recevrez une grande claque. Vous ne pourrez pas ressortir indemne de ce film et ses images vous poursuivront longtemps. Je ne vous en dis pas plus pour laisser l’univers de ce film, cruel et lumineux, vous envahir totalement.
Pascale Baussant, en mode cinéphile pour Songazine
