Jesus-Volt

Rencontre avec un vrai, un bon groupe de rock and roll et de blues, au DR. Feelgood près de Beaubourg, Paris. Jesus Volt.

Quartier artificiel et crade, RER en travaux permanents, foule pas du tout sentimentale tout autour, ce lieu est un havre des trois accords.

Je discute avec le bassiste (Julien), et le guitariste (Jacques), d’un groupe qui piaffe avant la sortie de son album éponyme, en ce 26 février. On est entre amoureux de la six cordes et du tatapoum qui dépote, pas de souci.

Qu’ai-je appris lors de cette interview de deux membres d’un combo buriné, solide, qui a bourlingué, qui connaît le topo et n’est pas né de la dernière pluie ?

Jesus-Volt coverCet album fut enregistré aux Studios Black Box près d’Angers, et leur producteur est Mark Opitz. « Un vrai producteur à l’anglaise qui joue vraiment son rôle » me disent-ils. Je sens qu’ils ont noué une vraie relation et qu’ils ont effectué un véritable travail ensemble. Mark Opitz ? Accrochez-vous les kids, cet australien est un grand monsieur de la prod’ down under. Travaillant avec AC-DC (Power Age !!), mais aussi Rose Tattoo et aussi INXS et une myriade d’artistes de ce pays rock, il est un nom connu et une vraie référence.

Jesus Volt est chez Note A Bene côté label et ça avance bien pour eux !

Nous parlons beaucoup de notre cher pays qui n’est pas la plus grande patrie pour le rock, et nous en connaissons les raisons : règne de la « chanson », élites frileuses, question de la langue, culture de l’artiste solo vs celle des groupes… mais ceci n’entame pas d’un millimètre la détermination des passionnés.

Mordus ils le sont les Jesus Volt, le genre de types à risquer justement de faire une tournée en Australie (en 2004) dans les petit pubs où l’on tient une chanson maximum si l’on n’a pas de répondant. Ils en ont les Jesus Volt et ils ont depuis produit plusieurs disques salués par les connaisseurs, comme un live fameux (Hallelujah Motherfuckers !, 2008) et leur avant-dernier opus : Vaya Con Dildo. Pour le choix des titres, déjà 20/20, amigos !

Nous évoquons l’esprit de notre regretté et RIP Lemmy avec respect, tout en souhaitant ensemble à Keith Richards une vie encore longue. Intéressant de parler en connivence de tous ces musiciens qui sont encore sur scène à l’âge de la retraite (Mais que feraient-ils d’autre ? Quand tu as connu ça, la scène, la foule ?). Et on n’oublie pas Jerry Lee ni Chuck Berry dont on sait qu’ils se produisent encore, avec dignité et même de l’entrain. Immortels héros que nous avons de facto en commun.

Je leur demande de me parler de groupes qu’ils aiment, et ils me citent Vintage Trouble, Rival Sons, The Temperance Movement, les Black Stone Cherry voire les Cadillac Three, rock du Sud des USA. Chez Songazine, quand on ne connaît pas, on creuse comme il est conseillé par Blondin à Tuco dans le Bon, la brute et le Truand. A suivre !

Encore une fois, ce fut un plaisir de parler avec des musiciens qui défendent la flamme blues et l’étincelle rock.

Un seul conseil ! Allez les voir en live au Trabendo, le 17 mars prochain. Une série de dates où ils enflammeront vos tympans est prévue, ne vous inquiétez pas, Songazine relaiera tout cela.

Jérôme « Hallelujah, Dildo  » V.

PS : Quelques mots sur l’album, quand même !

10 titres de très très bon rock « vintage », puissant et lourd, qui donne envie de rouler dans une Chevrolet au-delà de la vitesse autorisée, de pousser des cris et de vider sa pinte en un quart de seconde. Chaque instrument est maîtrisé, le groupe joue à la perfection, le vrai producteur a fait son vrai boulot. Rien à redire, c’est dans la lignée des grandes galettes made in America (ou in Australia) depuis déjà 50 ans. Alternant les morceaux plus rapides et les blues à tempo moins énervé, les Jesus Volt nous envoient dans les cordes du ring et on aime bigrement ça, en prendre plein la tronche. Le Rock, avec un énorme « R » ils en ont écouté, ils savent l’habiter, ils assurent. Alors, motherfuckers, faites du bien à quelqu’un qui ne jure que par AC-DC, les Stones, et la musique Bleue qui donne des frissons : offrez-lui l’album des Jesus Volt, nom de D*** !!

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