Fuzzy Vox

J’ai  la chance de rencontrer les Fuzzy Vox, alors qu’ils travaillent leur set des concerts à venir. Ils sont deux jours en résidence à La Clef Saint-Germain en Laye (là où les groupes sont bien accueillis, nourris et choyés).

Discussion entre deux séances de jeu, et j’ai le privilège de les entendre, moi tout seul, en compagnie de leur manager artistique, Rodrigue. Waow.

Interview, puis chronique de leur deuxième, excellent et nouvel album No Landing Plan, qui sort samedi.

Discussion sur un canapé rouge.

Ces garçons sont vifs et rapides, autant dire qu’il est agréable de deviser avec eux.

Les Fuzzy Vox sont des bosseurs. Le trio de Joinville-le-Pont ne plaisante pas lorsqu’il s’agit de travailler ses morceaux… surtout quand leurs mois d’efforts pour contacter Andy Brohard et Ryan Castle s’avèrent payants et qu’ils vont en juin 2015 enregistrer ce nouvel album à Los Angeles ! Mais là, pas de « fête du slip », ils ont fait chauffer les amplis et les consoles de 9h00 à 22h00 tous les jours. Autant dire qu’ils étaient arrivés en Californie préparés !

Pas de label, de l’autogestion, du cran et… une dose de talent, voilà qui devrait finir par payer pour ces admirateurs du rock des 50’s et 60’s. Nous parlons d’idoles que nous avons en commun : des Jam, de Bo Diddley, de Jerry Lee Lewis ou chuck Berry (titre d’un des nouveaux morceaux, avec cette rythmique bien reconnaissable), de Wanda Jackson qu’ils ont vue en concert à L.A. (une sacrée bonne femme !)

Fuzzy VoxOn sent chez eux le respect des grands artistes et une vraie culture musicale, qui se ressent dans leur style, dans chaque accord, chaque break de batterie. Qui a dit que les jeunes n’avaient aucun repère ni références ? Ave eux, nous pourrions parler quelques heures de la musique qu’on aime.

Eux, ils chantent en anglais, sans peur et sans reproche, option « courage » dans l’hexagone et d’ailleurs ils revenaient d’un concert à Londres, parrainés par Heatwave, là où leur talent est apprécié à sa juste mesure.

Nous évoquons la pochette très originale de l’album, parodiant ces fiches de sécurité illustrées des compagnies aériennes. Ryanair and co vous rappellent que les masques à oxygène tomberont automatiquement en cas de dépressurisation…Bravo à l’artiste Nico Bassez aka Nikibi, qui a ajouté ironie et humour dans l’exercice !

Et le nouvel album ?

Une réussite, Songazine met 5 étoiles et adore. Du beau, du bon, du VSOP, appellation contrôlée et on vous cause Grand Cru les amis.

Un son que l’on sent (et on sait pourquoi) travaillé, fignolé, mais qui garde un maximum d’énergie et de joie, celle qui donne envie de crier « rock and roll » avant et après chaque morceau.

fuzzy vox cover10 titres pêchus, agréables, pleins d’allusions aux Who, aux Jam, à Bo Diddley et qui les placent en Ligue 1 du tatapoum, celle où l’oxygène est plus rare et où l’on n’entre que si l’élégance est conséquente. L’esprit puissant et bienveillant des Dogs veille sur eux,  on vous le dit avec émotion et ce n’est pas du pipotron.

Told You Before, c’est de la dynamite. Grow Evil nous envoie des riffs barbelés coupés au cordeau. La séquence des quatre dernières est juste impeccable et notre petite favorite A Reason To Love est une perle pop rock parfaite : les Shadows en mode énervé, une mélodie qui accroche à merveille.

On serait très déçus que vous n’aimiez pas, il n’y pas de landing plan pour vous dérober et ne pas vous procurer d’urgence le dernier Fuzzy Vox, sinon on vous fait atterrir sur le ventre, sans masque à oxygène et on vous assomme avec une guitare carrée.

Jérôme « Weller » V.

Et puis écoutez et achetez aussi leur premier album « On Heat » qui le mérite amplement !

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