Avec tous les événements de la semaine en lien avec sa fantastique invention, Edison risque de toucher de sacrés droits d’auteur ! Je veux parler ici de Thomas Edison, l’inventeur de l’électricité, à ne pas confondre avec Edinson (Cavani), ‘’El Matador’’ buteur de mon club de cœur.
Bon, comme dirait Manu : ‘’Trêve de galimatias’’.
Nous avions compati mercredi aux ‘’coups de jus’’ dont avait été victime Arthur Teboul des Feu! Chatterton lors de leur concert @L’Amour à Bagnolet avant de participer à l’After Party @Le Cirque Electrique… et ce week-end, c’est le Festival de la Ferme Electrique à Tournan-en-Brie !
Compte-rendu du jour 1 au Festival seine-et-marnais, entre la grange et l’étable…
La première belle surprise se nomme… TRITHA ELECTRIC, un trio composé de l’indienne Tritha Sinha (chant) et des musiciens parisiens Paul Schneiter (guitare) et Mathias Durand (batterie), dont la musique mêle le chant traditionnel indien avec une atmosphère rock atmosphérique psyché. Entre Björk, Susheela Raman, Massive Attack et Sphongle, Tritha chante-t-elle en Hindi ou en Lassi (yaourt indien) ? On se laisse prendre par cet Indian psyché rock coloré et envoûtant qui nous propulse à New Delhi-en-Brie. Le set se clôt sur ‘’Fish Market’’, un morceau déjanté sur la corruption des politiques en Inde, de gros poissons qui nagent en eaux troubles. D’actualité il y a encore peu par chez nous mais totalement aboli désormais depuis l’annonce de deux lois et d’une révision constitutionnelle sur la moralisation politique…
Les STRATOCASTORS – Marius Atherton (guitare, chant), Jérôme Morvan (Synthé, chant), Sébastien Politi (synthé, batterie) et Daniel Kendrick (basse, batterie) sont quatre gars cools originaires de Belleville qui chantent (en français) un punk synth post-acid neogotex. Dignes héritiers des Lucrate Milk (eux aussi ont traîné à Belleville dans des squats comme l’usine Pali-Kao), on les aime pour le nom de leur label anatomico-veggie, ‘’Mon cul c’est du Tofu? », pour leurs synthés monophoniques Korg à la sonorité 80’s épaisse et robuste, les voix martiales et leur humour déjanté (‘’Les français en vacances’’, ‘’Pigeon’’,…). Jérôme distribue les légumes des marchés de Belleville au public. Décidément très cools. On a aimé.
On a plaisir à revoir le groupe paritaire GLORIA, dont le LP ‘’In Excelsis Stereo’’, paru en novembre 2016 sur le label Howlin Banana, nous avait enthousiasmé. Nous les avions quittés au coin du bois et en première partie de Woods @La Maroquinerie le 27 mars dernier. Fortement inspiré des 60’s, le groupe joue un surf-pop-rock avec des sons de guitare twang à la Beach Boys et The Shadows, mettant en avant les voix de Wendy Martinez, Amy Winter et Baby B. Cette dernière nous annonce la sortie prochaine d’un EP, dont ‘’Heavy’’ est un avant-goût. On notera également le cover de ‘’Hey Gyp’’ de Donovan et le ‘’Just give me some of your love’’ revenant à 38 reprises. Nul besoin de nous le répéter autant, on vous le donne sans réserve !
Entre deux concerts, une sérigraphie me tape dans l’œil. Elle est signée Jérôme Barbosa, photographe et dessinateur qui se revendique du Lowbrow, un mouvement artistique apparu en Californie à la fin des 70’s qui s’est approprié l’iconographie des médias populaires. Adepte de l’humour noir et de la satire, l’artiste dessine les absurdités et les psychoses de notre Société.
TOMAGA, le duo londonien Tom Relenn et Valentina Magaletti, est un ovni musical post-krautok répétitif, électronique, rythmé, minimaliste, expérimental et… singulier. Un univers qui m’a dérouté et laissé circonspect, mais qui a capté un large public. ‘’On ne discute pas des goûts…’’ dit-on.
La claque de la soirée nous est donnée par les parisiens de LAST NIGHT avec leur punk hardcore sans concession. Patrick, Yves, Pierre, Jérôme et Jonathan ne sont pas des perdreaux de l’année. Ex-membres de Fix-it, Cavaliers, Jetsex, AFS et des actuels Frustration et Bain de sang, cela fait plus de 15 ans qu’ils crachent leur révolte et leur colère. Habillés de noir, ces tauliers me rappellent l’intransigeance des bikers de The Lords of Altamont. Ici, tout est noir. Le set est brutal, féroce et tendu, ça pogote virilement. Une vraie claque dans la nuit. Noire et électrique.
Ça bruissait depuis plusieurs mois déjà… A force d’écumer les bars, bistrots et salles de concerts un peu partout à Paris, la notoriété croissante de VILLEJUIF UNDERGROUND avait commencé à poindre à nos oreilles. Les membres du groupe – Nathan Roche, poète et musicien australien originaire de Townsville et trois Français (Adam à la basse, Thomas à la batterie et Antonio aux claviers) – vivent ensemble dans une petite baraque à Villejuif dans le Val-de-Marne, qui niche également un studio d’enregistrement DIY. Difficile de catégoriser ces quatre gars nonchalants, procrastinateurs, parfois cramés et totalement foutraques. Et finalement, à quoi bon ? L’aisance de Nathan Roche (qui passera la plus grande partie du set au milieu du public, allongé au sol ou déambulant jusqu’au fond de la salle) est incroyable. Le bruissement positif n’était pas fortuit.
Il est déjà tard. Je regrette de zapper COCAÏNE PISS, dont le seul nom doit mériter le détour.
On sera encore à la FERME ELECTRIQUE l’an prochain. C’était vraiment chouette.
Alechinsky.