Nous retrouvons Romain (Eagles Gift) accompagné de Dorata au Rock In The Barn pour parler avec eux de leur groupe The Blind Suns.

L’histoire débuta avec leur première formation Scarlet, Dorata se souvient : « C’était un projet qui a évolué au fur et à mesure. On a appris dessus, on a changé plein de choses, on a pris de nouvelles directives mais aussi de musiciens. A un moment donné, nous avions d’autres chansons en rab mais qui ne collaient pas forcément au style de Scarlet. C’est ainsi qu’on a sorti le premier album des Blind Suns. En premier, c’était un projet studio. Celui-ci a plu tout de suite, Scarlet s’est mis en stand by naturellement. C’était une étape naturelle de notre évolution musicale. » Romain espère, « peut-être un jour, il renaîtra de ses cendres tel un phénix ! » 

Blind Suns

Baltic Waves

Fort de ce succès avec Baltic Waves (2014), les Blind Suns devaient passer par l’étape live. C’est ainsi qu’ils recrutèrent le troisième homme, Jérémie. Romain : « Une fois l’album sorti, la presse l’a trouvé bien. A Angers, on nous a demandé quand on allait le jouer en live. A la base, ce n’était pas le but puis on s’est dit qu’on allait le faire. Du coup, on a recruté Jerem qu’on connaissait puisqu’il nous avait rejoint à la toute fin de Scarlet. » Dorota conclut : « C’était un projet studio qui a trouvé sa place en live. »

Cette année, ils ont sorti un EP nommé I Can See You, en avril. Il est produit par le producteur anglais Clive Martin (Queen, Les Négresses Vertes, White Boys). Dorata nous parle de leur rencontre : « Nous avons un éditeur à Paris qui connait Clive. Il l’a invité à un de nos concerts. Il a aimé ce qu’on jouait. Nous avons discuté autour d’une bière, d’une future collaboration. Finalement, ce n’était pas du blabla car trois mois plus tard, nous étions en studio avec lui. »

The Blind Suns

I Can See You

Romain ne tarit pas d’éloge sur cet homme : « C’est un producteur qui a vraiment bossé avec de grands groupes. Je pense que c’était un véritable coup de cœur pour lui. Il nous a quasiment offert la production de notre EP. C’est quelqu’un de très humain et de très humble. Il est très ouvert aux groupes émergents. »

Autre personnalité qui est rejoint l’EP, l’acteur et clown américain Jim Rose qui semble être le premier fan des Blind Suns après les Blind Suns eux-même. Il a déclaré : « One of the best bands I’ve seen. They sound like The Jesus and Mary Chain with a vagina. » Dorota et Romain nous le décrivent : « C’est une personnalité très connue aux Etats-Unis. Maintenant, il est à la retraite. Il avait un cirque le Jim Rose Circus. C’était un spectacle assez trash, gore, un side show. Une performance hardcore et décalée. Dans les années 90, il a tourné avec Nine Inch Nails. Il a lancé Marylin Manson. »

The Blind Suns

Jim Rose himself

Maintenant cet homme vit en France, à Angers, plus facile pour les Blind Suns de le rencontrer. « Il a beaucoup aimé notre projet. On est devenu ami-ami. Il s’est attaché à nous, on est presque ses enfants. C’est un vrai coup de main pour nous. Il a énormément de contacts, » nous disent-ils.

Dorota poursuit sur cette collaboration : « Avec Clive, on a réalisé ce petit EP, et on a demandé à Jim, s’il voulait nous rejoindre. Il est venu, il a improvisé dix minutes. Une prise c’était parfait. Dans la chanson, on a remarqué plus tard que c’étaient des répliques de ses spectacles. » Romain termine : « C’est un bel honneur pour nous… »

Johnny Kidd and The Pirates est un groupe anglais de rock’n’roll des sixties qui a influencé nombre de personnalités rock dont les Blind Suns, notamment avec leur chanson Shakin’ All Over (1965). Pour leur dernier EP, notre groupe angevin l’a reprise aussi. « Un morceau que j’adore depuis longtemps. Durant l’enregistrement, il nous manquait des chansons, on s’est dit qu’on allait la reprendre à notre sauce. C’est le petit bonus de notre EP et j’en suis fière, » avoue Dorata.

The Blind Suns

Johnny Kidd and The Pirates

Étrange coïncidence, Dans le dernier Quentin Tarantino, Les Huit Salopards (2015), Shakin’ All Over est également dans la BO. Romain : « Nous avions fini avec l’EP et juste après Tarantino sort ce film avec le morceau dedans. La prochaine fois, il faudra qu’il mette une création des Blind Suns au lieu d’une autre. » La musique de nos Angevins pourrait coller parfaitement aux long-métrages du réalisateur puisque leur musique sonne très surf music, un cru made in Dick Dale. Style qu’on retrouve dans plusieurs de ces réalisations.

The Blind Suns possèdent de nombreuses influences dans le rock des seventies et d’aujourd’hui. Velvet Underground, The Cure, Jesus And Mary Chain et The Raveonettes. Ce dernier est un duo danois de rock indé des années 2000 dont l’auteur de cet article est fan, surtout de leur morceau Love In a Trashcan.

The Blind Suns

The Raveonettes

Dorata nous parle de son admiration pour ce groupe : « Ce que j’adore chez eux, c’est qu’ils ont un son crade mais avec des mélodies pop. Ils ont des musiques complètement tarées, psychés, parfois inévitables. The Raveonettes est le point de départ des Blind Suns. On peut partir dans la pop mais avec un son crade. »

En parallèle de ce trio rock, ils ont formé leur propre label, Wild Valley Records. Romain nous en touche deux mots : « Quand nous l’avons créé nous étions déjà autonomes. On faisait déjà beaucoup de démarchages de dates et tous ces métiers qui tournent autour de la musique. Wild Valley a été le moyen de officialiser toute cette démarche. Grâce à ça, nous avons eu plus d’impact et maintenant on devient de plus de plus important. Nous avons tout fait pour qu’il soit un vrai label. Aujourd’hui, on travaille avec la ville d’Angers pour amener des artistes étrangers à venir jouer en France. »

The Blind Suns seront en concert demain à Paris, au Supersonic. D’autres dates dans la capitale arriveront, le 3 novembre au Divan du Monde puis le 7 décembre à la Maroquinerie. Nous terminons par le rituel du dernier mot. Dorata : « Santé ! » et Romain termine par : « Wipeout ! »

Thomas Monot

Bonus lien :

 

American Psycho

Recording Session

Share