Ce soir, je suis en roue libre.

J’ai mon PC sur le ventre et mon chat sur les genoux (pas l’inverse sinon j’aurais du mal à écrire cet article).

J’arpente ma boîte mail, qui déborde, me regarde et décide de se rouler par terre en criant « messages non lus, messages non lus ! » La pauvre, elle n’a pas été nettoyée depuis longtemps !

Je cligne alors des deux yeux vers mon chat tigré qui comprend et la fait taire à coups de pattes arrière. Merci, mon félin pas félon.

Il sort soudain de la mêlée une missive HD qui se matérialise en hologramme d’une jeune femme prénommée Nolwenn qui soudain murmure : «  je me permets de te relancer : as-tu eu le temps d’écouter cet EP ? Si oui, penses-tu en parler ? Il sort aujourd’hui ! ». Puis elle s’évanouit en une élégante volute de fumée, laissant place à une bouteille de Château Margaux 1992, que je décidai de garder pour plus tard.

Hein ? Quoi ? Lequel ?

Je chausse mes épaulettes, lace mes bottes de 77 lieues en peau de pécari et sors mon sabre de parade à lire les mp3 pour préparer mes esgourdes à ouïr l’impétrant. Paré à virer , dis-je tout à coup et les plombs sautent dans le salon (il y avait Macron sur France 2, je crois?).

Sorti de nulle part, un ouistiti en habit de garde suisse du Vatican me tend un pneumatique : Datcom, EP Cosmic Dancer, avec une mini-boîte qui contient 4 pilules mp3 mauves (bleues, y’avait plus, soupire le ouistiti qui se sauve juste après cette saillie, enfin si je peux m’exprimer ainsi…).

Zélé rock critic mithridatisé et à l’estomac en acier dunkerquois, j’avale les 4 pilules mp3. D’un coup, en plus…

Ha ben , ça me fait rien du tout ces trucs, prétends-je alors que mon lit plane au milieu de la chambre et qu’il se met à tourner à 360 degrés à vitesse lente.

Je demande qu’il mette cap au Sud et j’entends les flons flons des synthés d’un des morceaux du jeune DJ qui résonnent dans le port de Barcelone, comme disait Capdevielle qui s’y connaissait en ports et en musique aussi.

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Hé ben, ce n’est pas mal cette musique me déclare tout à trac le clavier AZERTY de mon PC, encore en convalescence après que le chat cité plus haut en ait arraché la lettre « O » , que j’ai recollé tant bien que mal.

Dehors, la lune éclaire le ciel serein, et le volume sonore augmente d’un coup.

Je tance mon lit pour qu’on regagne notre domicile en lui rappelant qu’il n’est pas un tapis et il est d’accord, il me demande si je suis consentant pour que la couette s’orne du portrait en pied de Datcom, dessiné par le fils cadet de Salvador Dali avec un phylactère, police Colibri Sauvage, Corps de Rêve, déclarant Datcom dotcom Datcom dotcom.

PNC aux portes, les issues de secours se trouvent en suivant un chemin lumineux indiqué au ciel, me rappelle-je d’un coup, car les 4 morceaux de l’EP ont été digérés et ma foi, relativement bien tolérés sans aucun effet secondaire notoire.

D’un bond, le chat et moi nous levons pour aller dicter cette chronique à notre androïde littéraire virtuel, puis décidons de nous mettre en quête d’un peu de gras foie pour accompagner ses croquettes de fourmillier confites et le petit verre du Château Margaux 1992 précité et qu’il serait stupide de ne pas entamer.

Ce post est dédié à Boris Vian et à l’écume de nos jours qui filent si vite.

Jérôme « dot FR » V.

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