Projet artistique soutenu par la municipalité de Saint Germain en Laye, Debussy, 1918-2118 a satisfait le samedi 1er décembre la curiosité de presque tous les sens d’une audience plus que ravie ! Ce spectacle mis en scène à La CLEF, sur une idée originale d’Olivier Delevingne, célèbre le centenaire de la mort de Claude Debussy (1862-1918), né à St Germain en Laye.
Debussy, 1918-2118, propulse dans le passé du futur comme le futur du présent, une centaine d’années, ce qu’il faut à un centenaire pour tout imaginer, composer, déclamer et chanter de la réalité. Les sièges disposés en ouverture de la fosse au public à la scène aux artistes n’attendaient que cette représentation unique, inédite et originale pour en être une fois de plus sûr, Claude Debussy fut bien plus qu’un pianiste !
La musique omniprésente, les sons, les bruits, naturels ou métalliques remettent à l’œuvre l’aspiration et l’inspiration de Claude Debussy sous les traits d’un jeune comédien qui alla dans le sens de l’ouïe la plus attentive. On nous en a mis plein la vue aussi, d’un point de vue de l’interactif et du ressenti de l’existence d’un compositeur atemporel et exceptionnel.
Les jeunes comédiens et les jeunes danseuses se sont délectés de prendre place dans la salle parmi le public parmi des vagues de bruits et de sons rythmant le flux continu d’un temps que leurs danses imitent en mouvement d’océan, cher à un Debussy, élevé au rang de divinité, Neptune ou Poséidon arborant à l’écran un trident non strident. Un Claude Debussy adolescent se déplace dans le temps et la salle et interpelle l’attention et la reflexion des spectacteurs sur ses écrits tour à tour contés et déclamés par ces comédiens protagonistes de l’existence à venir de Debussy déjà passée dans la postérité : « J’aime trop la musique pour en parler autrement qu’avec passion ». Les comédiens font virevolter les tirades lors d’intermèdes théâtraux ou de lectures épistolaires relatant des faits marquants de son œuvre ou son existence vouée à la musique, toute en poésie et en innovation libre: « Il y a toujours un silence extraordinaire, on entendrait dormir l’eau ». C’est à ce moment-là que retentit la sonnerie d’un téléphone portable, alors les interdire lors des spectacles on en parle ??!!
Lorsque Debussy jeune souhaite sortir de la salle une comédienne s’exclame « tu vas voir ça a vraiment changé dehors », elle n’a pas tort le vingt-et-unième siècle est passé par là, seuls demeurent le talent et la musique, mais pas que : « Regardez il y a un musée Claude Debussy même un collège Debussy (NDLR à Saint Germain en Laye !). Les pas de danse deviennent passage de danse d’une danseuse à une autre dans la salle, le spectateur est immergé et s’attend à tout pouvant se dérouler comme une interprétation du Clair de Lune (en tant normal solo de piano) de Debussy en rythme, mélodie et paroles reggae !
Revisiter ainsi l’essence et l’existence de Claude Debussy en compositeur plein de vie à venir mais déjà passée, alors atemporelle c’est supposer comme dans son œuvre une créativité sur tous les plans. C’est ce que propose au public les arts numériques de La CLEF lorsque le compositeur est grimé en ‘‘Alfred Hitchcock presents’’ à l’écran scénique pour l’initier à l’humour de quelques représentants adhérents de l’association de La CLEF.
Dans cette création multi-instruments, on assiste à une succession de tableaux musicaux et vocaux, un clavier-batterie par-ci, une flûte traversière par-là ou un sound-painting de soufflants saxophones et cordes de basse instrumentalisant l’atmosphère le temps d’une chorégraphie de mouvements ordonnant et ordonnés avec brio par Stéphane Guiot. La voix chantée n’est pas en reste, avec une superbe interprétation reprise du Prélude de Bach selon Maurane (1991).
Le jeune Claude Debussy fait un clin d’œil ironique à la programmation exceptionnelle passée et à venir de la salle de concert iconique qu’est La CLEF « Ultra Vomit, Napalm Death (…) Peter Hook (…) Et dire que j’ai retiré Achille de mon prénom par peur du ridicule ». Le groupe Zarboth s’est aussi produit à La CLEF
Un pré-final débuté tout en douceur par le groupe Zarboth (Etienne Gaillochet, Phil Reptil et Macdara Smith) qui se mettent en scène pour entamer un exceptionnel Voiles de Debussy ou entonner son Children’s Corner détonnant selon la pulsation creative accentuelle anglaise du chanteur irlandais Macdara Smith.
Un big up aux techniciens, musiciens, comédiens, danseuses, chanteurs, spectateurs……tous artistes ou complices de cette soirée inédite qui honore au sein même du lieu de naissance du compositeur une œuvre avant-gardiste, moderniste et immortelle.
(c) photos Mégane Froissart, La CLEF
Site de La CLEF : http://www.laclef.asso.fr/
FB Zarboth : https://fr-fr.facebook.com/zarboth/
Vanessa Maury-D