Encore une fois je prends la plume pour saluer une artiste atypique. C’est vous.
Encore une fois, je fais une chronique sur un album qui sera vendu à peu d’exemplaires mais témoignera d’une véritable démarche artistique.
Encore une fois, l’exigence et l’originalité resteront au bord de la route des ventes, des profits et de la diffusion auprès d’un vaste public.
Mais qu’importe, après tout.
Si l’on entendait Joy Division au supermarché, les aimerais-je encore tant ?
Si Borges, Buzzati, voire Philippe Claudel étaient têtes de gondole à la FNAC, serais-je si heureux de les lire ?
Si Arte embauchait des amuseurs vulgaires ou des lofteurs racoleurs, en resterais-je le spectateur nocturne et peu encombré par des nuées de semblables ?
Dear Jane, votre nouvel album (Loops in the Secret Society // Fire Records) ne recèle pas moins de 22 étranges perles musicales, à durées élastiques (entre moins d’une minute et 400 secondes) ;
Il s’agit de rêveries, poèmes, ballades, odes, comptines, … qui permettent à l’esprit de s’évader dans des contrées cosmiques et spatio-temporelles, fort belles et fort touchantes.
J’ai écouté tout cela plusieurs fois, j’ai même fait une sieste dans ce cocon mélodieux, m’en suis réveillé bien léger et souriant.
Bref, voici à nouveau une modeste chronique et je vous l’offre en toute amitié, chère Jane Weaver, je remercie la sympathique et efficace Alice de votre maison de disques.
Nous tous resterons solidaires, convaincus de la nécessité de résister à la tentation de l’audimat vulgaire, à l’affaissement du goût comme à la marchandisation à outrance du monde -assez médiocre- qui nous entoure.
D’où l’intérêt, n’est-ce pas, de s’envoler pour l’Espace avec votre album ?
Kind Regards,
Jérôme « sous le même soleil » V.