OK j’ai publié mon best of en restant politiquement correct, donc je peux me lâcher en te quittant, ô annus horribilis. Oui toi, le millésime pas jojo !

Punaise, ce fut parfois limite nervous breakdown pour moi. Et pour quelques milliards de mes congénères, au passage, j’imagine.

Entre les news qui font un concours de la plus dark, avec gros plans sur tous les macchabées, le climat qui se met à afficher des scores de flipper et quelques soucis de taille à la maison, je ne te retiens pas twenty-two. Tu as fait valser les étiquettes et flamber les prix, on aurait préféré un poil de retenue dans ce domaine qui nous attaque au portefeuille direct. Inflation, piège à c***.

On a même, paraît-il, eu des élections pour mieux retrouver les mêmes en plus nazes, pour s’attaquer bille en tête aux chômeurs, aux vieux, aux pas bien qui ont besoin d’assistance, aux hôpitaux qui tombent en rade… surtout pas aux paradis fécaux, et aux émirs stadiers (ces derniers pas trop fan des invertis et de la bonne binouze, apparemment). LOL, notre première sinistre a tellement une tête d’enterrement que l’on zappe à la vitesse d’un missile hypersonique russe quand on l’aperçoit. Au maximum de son opimisme, elle nous promet des pannes de courant pour les mois en «brrr », waow, quel programme, on aurait préféré des huîtres ? Et au parlement, c’est guignol H24, le temple du 49.3.

Le Tiers-Monde s’écharpe entre tribus rivales et/ou rebelles, les barbus continuent de bâcher les poulettes, les talibans gardent le fouet bien chaud, et jamais on n‘aura tiré autant d’obus, de missiles, de rafales et de coups de Trafalgar. La Faucheuse se marre, le stade industriel des récoltes d’âmes bat son plein. Les dictateurs du monde entier s’auto réélisent à Xi-mieux-mieux. Be bop à Lula mais Trump est paré à revirer. Partout, c’est la fête du slip de la Kalashnikov et en plus il fait 42 à l’ombre. Les abeilles claquent plus vite que les ampoules d’un bal perdu au Donbass.

Tandis que la populace applaudit à tout rompre les stars du ballon con, au QI de castor et au salaire de pharaon, le pétrole coûte un bras et le plastique reste fantastique parce que la gourde c’est trop compliqué à remplir au robinet. On en respire même, et dans la pluie on pourra bientôt compter : une goutte, un morceau de bouteille, une goutte, un morceau de capsule et ainsi de suite.

Même la reine des Queens s’est fait la malle (en sapin), Vangélis est passé en mode « mute », Gorbatchev a rejoint Lénine et putain-putain pour Arno, c’est vachement pas bien. RIP un paquet de types bien, mais l’autotune se porte à merveille et la daube musicale se vend par containers. Youpi.

De mon côté, bossé comme un turc (ils bossent vraiment beaucoup les turcs ?), donné 690 heures de cours et formation devant environ 4000 personnes, quand même frôlé l’insolation au Hellfest, fréquenté un hôpital de près et longtemps (côté visites, je précise), attendu pas mal de trains qui ne sont pas venus mais -soyons positifs- il y a eu des moments marrants.

En voilà quelques-uns :

J’ai conduit une Smart roadster que l’on me prêta, parce que ma Fiat était en panne d’essence. Ben oui, c’est marrant à conduire… petite joie de la vie, non ?

J’ai découvert la discographie de Vox Low et j’ai écouté tout plein de fois leurs morceaux dans le RER bondé. MP3, I love you.

J’ai découvert la Corse et revu la Toscane.

J’ai voté blanc au deuxième tour de la présidentielle.

J’ai écouté, en ligne, un cadre chinois soutenir un Powerpoint interminable en coupant le son et observant les poissons de son aquarium énorme, derrière lui.

J’ai donné des cours à Polytechnique.

J’ai été à Dax, à Cambrai, à Lille, à Marcq en Bareul, à Saint-Quentin, à Gambsheim, à Rennes, à Chartres (deux fois dont une avec mon chien qui a été très sage) et même à Pornichet.

J’ai fait de l’agility avec mon chien, justement, et qui a sauté tous les obstacles avec brio.

J’ai interviewé Lulu Van Trapp à Rock En Seine.

J’ai lu Substance, la bio de Peter Hook qui balance tout sur New Order.

J’ai mangé de la glace au sésame noir chez Kheak et Véro, rue Alexandre Parodi, 75010 Paris. J’adore les glaces, ça tombe bien, hein, le GIEC ?

J’ai écrit environ 120 posts et articles sur Songazine.

Goodbye 2022, donc, tu peux déjà te cacher dans la boîte d’archives.

Et sur ce, chers lecteurs, je vous fais la bise et un hug, voire les deux et vous souhaite une twenty-twenty three plus douce, plus zen, plus fraîche et néanmoins rock and roll ! La fin du monde approche mais on s’en tape, après tout, on peut toujours écouter New Order et Vox Low en boucle.

Jérôme «born in 1961, aged 61, funny, no ? » V.

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