(photo : le groupe Frustration, dont on est ici très friand !)

Evidemment, évidemment, écrire des milliers de posts et d’articles sur la musique relève d’une passion modelée par des tas de biais cognitifs aigus et affectifs exagérés !

Influences sociales, amicales, relationnelles, liées à mon histoire personnelle et culturelle sont puissamment à l’œuvre, pimentées de mauvaise foi relative, d’effets de halo et de récence mélangés à de la nostalgie bien tempérée.

Sans tomber dans l’effet Dunning-Kruger, car je n’ai pas de prétention mais un certain bagage musical, à défaut d’une voix d’autorité dans le domaine de la musique amplifiée, je peux défendre en ces colonnes des productions que j’estime en toute subjectivité être de qualité (pérennité, référence, travail, vecteurs d’émotions)

Prenons l’exemple de LUX THE BAND que nous suivons depuis quelques années et dont nous avons quelque amitié pour les membres actifs ;

Voici un clip de la chanson au long titre « Did You Hear They’re Talking About the End of the World Again » qui célèbre l’anniversaire premier de l’excellent album Gravity et encore un EP 5 titres Before Night Falls – The Black Box Sessions, disponible uniquement sur Bandcamp avec tous les bénéfices de cette fin d’année reversés à l’ONG World Central Kitchen.

On ne pourra pas dire que l’auteur de ces lignes est objectif, mais bien fan de ces mélodies prenantes, cette belle voix et de ces accords de guitare touchants ; voilà donc un parti pris évident, qui clame son bien-fondé au nom de la qualité musicale rock plutôt 70’s. Mais, « frère », de quelle qualité s’agit-il ? râleront alors les amateurs de reggaeton numérique autotuné en survêtement Adidas. Décidément notre monde part en cacahuète – cf. biais de catastrophisme-. J’ai choisi mon camp. Et en plus on a une reprise de PJ Harvey et une autre de Neil Young dans le paquet cadeau !

Deuxième cas flagrant.

Holeg Spies, dont je tiens à évoquer le nouvel album Brave New World.

Je ne suis pas neutre, chers lecteurs, car j’ai un a priori favorable sur l’artiste que j’ai eu la chance d’interviewer et qui m’est éminemment sympathique, me voici orienté d’avance par des biais de confirmation, puisque j’écoute l’album sans tarder et que cela correspond à mes goûts !

De la musique originale, spatiale, où des synthétiseurs font décoller nos sens. Ambiance un poil psychédélique, avec du dub -genre que j’adore à mes moments perdus- des séquences planantes et des atmosphères dignes de B.O. de films de science-fiction.

Me voilà partial sans attendre, vu que cela correspond à mes champs d’appréciation et mes références culturelles… alors vous voyez !

Je lis qui plus est qu’il a collaboré avec Youth (ex Killing Joke), alors je suis attiré ! (et aussi Mister Thierry Gotti que je connais itou, donc c’est raté pour me fâcher !)

Si en plus, je lis en exergue une critique positive d’Alexis Bernier (Tsugi / Libération : CQFD, nous faisons partie du même parti. Encartés contre les entartés du show biz et des ratés de la Star Cacadémie.

Troisième point.

Un attaché de presse m’envoie un mail dont le titre inclus ces mots « rock indé énergique », forcément je vais regarder ! bon là, c’était raté, je n’ai pas été séduit, mais j’ai ouvert le mail, parmi les 134 reçus en 3 jours et dont j’ai benné la quantité de 132.

Quatrième cas.

Les DOGS, un groupe dont « tout le monde sait que c’est du bon rock » : le biais cognitif se cache dans le « tout le monde », qui est une petite minorité composée de boomers, de passionnés, de spécialistes et de collectionneurs romantiques dont je fais à 100% partie. Et vous ?

Sans conteste, je vais parler en bien de l’album (posthume) A Different Kind / 4 Of A Kind Volume II et vous dire que j’aime. What else ?

Rock pur, clair, franc du collier, faisant partie de la poignée de groupes qui sauvèrent l’honneur de l’hexagone quand il s’agit de faire sonner en toute élégance guitare+ basse+ batterie+ voix en des temps reculés de variétoche pleurnicharde.

De pire en pire, pour finir !

Si je lis « Frustration » sur un mail, je me précipite pour savoir de quoi il s’agit.

Là, je suis carrément fan et je me régale en écoutant leur album On The Rise (Early Recordings), guidé par une accroche qui me dit, complice « Powerful, potent songs yield a brutal post-punk sound. Just imagine WARSAW meet WIRE meet the FALL and you will already have a good idea of their musical universe. »

Et ça bastonne, ça tape, c’est du brutal comme on dit dans les Tontons Flingueurs (gros biais de « suprême référence », non ?)

Aucune objectivité, Jérôme V., vraiment aucune.

But who cares ?

Ce sera tout pour cette fois, vous aurez bien capté que ce laisser-faire, laisser-aller du rédacteur en chef est une posture bien commode pour continuer le (pacifique) combat éditorial de cet immodeste média.

LOL.

Jérôme « bons biaisés de Russie » V.

  

 

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