L’année dernière, nous avions quitté le festival Beauregard par une nuit torride et rock. Lenny Kravitz mettait un terme à ces quatre jours de musique dans le parc du château. Aujourd’hui, Songazine est de retour pour la 8ème édition. Cette fois-ci, on démarre avec Gandi Lake, Last Train et Les Insus.
Beauregard : Normandy Pop Music
Notre première interview est avec Alexandre et Adrien de Gandi Lake. Le premier est chanteur et le deuxième est claviériste dans le groupe. Songazine débute la discussion par les origines de la « bande », Alexandre relate leur histoire : « Gandi Lake est né d’une prise d’une conscience à un moment où j’avais besoin de me recentrer sur autre chose que mon travail. Le choix a été la musique. Je l’avais commencé chez moi et je ne l’avais partagé avec personne. A cette époque, je me suis dit qu’il fallait vraiment la diffuser avec d’autres gens ».
Puis, il rencontre Arthur (batteur) et Fred (guitare), pour commencer en trio l’aventure, « Nous avons commencé par jouer des bœufs ensemble. On voyait que ça fonctionnait bien entre nous. Il y avait une véritable harmonie musicale ». Adrien est arrivé après une rencontre dans une soirée garage à Caen, « c‘était un samedi. On lui a demandé de venir à la répétition le lundi. On a tout de suite vu qu’il était saucé,rapidement », termine-t-il.
Le dernier membre à les rejoindre est une tête connue de Songazine. C’est Joseph de The Goaties. Alexandre : « On a changé de bassiste assez récemment au mois de février dernier. On le connaissait un peu. » Adrien prend la parole : « ça s’est très bien passé avec lui. On s’entend très bien musicalement, ça tout de suite collé entre nous. » le chanteur ne tarit pas d’éloge à propos du bassiste : « Ce qui est amusant, avec tout les autres styles qu’il joue, on aurait pu dire « non, il n’y a pas d’affinité ». Pas du tout, il s’est vraiment greffé avec nous. Il est un véritable musicien, un amoureux de la musique. »
Christmas Boy
Les Gandi Lake ont sorti une multitude de singles, depuis leur formation en 2013. L’un a retenu l’attention de Songazine, Christmas Boy (2014), sorti sur le label WeWant2Wecord. Cette idée de chanson s’est formée dans la tête d’Adrien : « C‘est une blague de Noël. On nous avait demandé de jouer un titre spécial. C’était dans une optique où je voulais montrer mes influences garage avec un ton léger et drôle dans les paroles ».
Songazine a ressenti à l’écoute des différentes chansons, une évolution dans leur musique. Ils sont passé d’un rock vers une pop un soupçon psychédélique, proche même d’un britpop. Alexandre : « Notre premier single, Weather Vanes (2014), était issu de mes premières compositions où nous étions que trois. Il n’y avait pas les claviers d’Adrien et qui donne un ton plus rock. Puis, nous avons sorti notre premier EP éponyme en 2015 où tu as une forte présence d’Adrien qui se ressent à l »écoute. » Il finit : « Maintenant, on peut dire que nous sommes un groupe de pop avec parfois du psychédélique… » Adrien ajoute : « mais aussi des morceaux plus énervés. »
Compromised
En novembre sort leur deuxième EP, Them. Alexandre nous garanti qu’il est « prêt et dans la boite. Nous l’avons enregistré au Hameau studio avec notre ingénieur son Julien Trimoreau. Arthur le connaissait à l’époque de Granville. C’était une très belle rencontre humaine. Cinq jours dans la campagne avec pas d’échappatoire. Nous avions Peter de Gomina qui nous a supervisé à la réalisation. » En attendant, on aura un nouveau single, White Lines, en septembre.
Habitué du festival Beauregard depuis la première édition, les Gandi Lake ont pu voir l’événement avec différentes vues, « on a été spectateurs, bénévoles, et maintenant artistes. » Enfin nos deux musiciens terminent par leur présence dès le premier jour : « On est content que les gens viennent voir les Insus, mais en même temps, ils sont curieux de voir des jeunes groupes comme nous et Last Train »…
Beauregard : Un océan de spectateurs
Comparé à l’année dernière le temps était maussade. La journée de jeudi se résumait à une peur que le ciel nous tombe sur la tête, mélangée avec la joie de se retrouver à Beauregard, pour quatre jours intenses de musique.
Notre groupe caennais de pop, Gandi Lake a ouvert le bal. Le quintet était quelque peu impressionné de pouvoir jouer sur une grande scène, face à une foule qui grossissait petit à petit au fil des minutes. Cependant, ils ont réussi à enchanter les premiers festivaliers de leurs chansons pop avec ce soupçon psychédélique des claviers d’Adrien. Durant leur set, nous avons pu apprécié les anciens morceaux mais aussi les prochains de leur nouvel EP. Mention spéciale au morceau Winchester qui donne un bon présage à la futur oeuvre. Joseph, n’a pas perdu son côté The Goaties puisqu’il était le seul à être maquillé. On le sentait plus rassuré que les autres membres. En effet, il a déjà résidé à Beauregard.
On retrouve les Last Train que nous avions vu précédemment aux Papillons de Nuit. Ils sont toujours aussi survoltés avec leur rock aussi déjanté et puissant. Ces jeunes rockeurs en ont dans le ventre. Pourtant, on a senti que le public normand n’y était pas. On ressentait que tout ce monde attendait juste une chose, l’autre groupe.
Nous arrivons à la fin de cette première journée. Dans le parc, une énorme marée humaine, que dis-je, un océan de spectateurs venus voir ce groupe mythique, certes incomplet, Les Insus, ex Téléphone. Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac ont fait plus fort que Scorpions avec moins de moyens scéniques. Il y avait plus de monde que pour les hard rockeux allemands. On sentait que les deux guitaristes prenaient un véritable plaisir à jouer entre copains. Ils ont ouvert avec le morceau Crache Ton Venin, pour finir avec un monstrueux Ça C’est Vraiment Toi. Le public était envoûté par une pluie de classiques, Argent Trop Cher, La Bombe Humaine, Cendrillon. Nous avons eu le droit en format acoustique, Sur La Route. Le Jour S’est Levé a été le moment le plus intime de la soirée, avec Jean-Louis Aubert au piano. C’était beau…
Thomas Monot
crédit photos : Mikaël Pennec
Bonus lien :
Gandi Lake
Last Train
Les Insus
