Thérapie. Après «Victoria», Justine Triet donne à Virginie Efira un nouveau prénom et un rôle de psy tourmentée dans une étourdissante comédie du dérèglement des sentiments. 

C’est un casting 5 étoiles que nous offre la réalisatrice Justine Triet pour son nouveau film Sibyl. On retrouve à ses cotés Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel, Sandra Hüller, Niels Schneider, Laure Calamy et Paul Hamy.

 Synopsis :  Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d’écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu’elle cherche l’inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l’acteur principal… qui est en couple avec la réalisatrice du film. Tandis qu’elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement. La parole de sa patiente nourrit son roman et la replonge dans le tourbillon de son passé. Quand Margot implore Sibyl de la rejoindre à Stromboli pour la fin du tournage, tout s’accélère à une allure vertigineuse…

Tout commence en pleine séance de mansplaining – situation où un homme explique à une femme quelque chose qu’elle sait déjà – dans un restaurant sushi, Sybil impose sa volonté de renouer avec l’écriture. La multiplicité des chemins d’assiettes qui défilent autour d’elle suggère un rouage complexe qui la prend au piège : la malédiction est lancée dès les premiers instants. Sybil est condamnée dans un engrenage mental, perdue entre différentes strates temporelles, où le passé hante le futur et où le futur hante le présent. Le film nous plonge dans la tête de Sybil, et navigue dans les eaux troubles du temps.

Ici, la réalisatrice offre un rôle ambigu à sa muse qui donne la réplique à Adèle Exarchopoulos, cette dernière incarnant Margot, l’actrice en détresse et patiente hors norme de Sibyl (Virginie Efira). L’apparition de Margot fait émerger des émotions enfouies ; la comédienne devient une sorte d’extension de sa psychanalyste, et inversement. Le long-métrage se construit principalement sur la réflexivité, les jeux de miroirs, parfois inversés, avec des niveaux de réalité qui se confondent. La dissociation des personnages s’étend à l’espace-temps, le passé et le présent s’enchevêtrent, les repères se perdent entre les séances de thérapie, la vie de tous les jours, le roman de Sibyl et le tournage du film.

Chloé Song

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