Après avoir aimé et chroniqué son tout dernier album, Open Worlds, rencontre avec the man himself, Zanov, dans un café parisien. Lunettes bleues, beaucoup de choses à dire : il échange sans réserve et partage de façon claire et captivante.

Il me raconte son histoire, l’histoire d’une vie où la musique a joué un grand rôle. Ce musicien passionné s’est battu pour faire exister sa musique et il a aussi mené une belle carrière professionnelle au sein de grandes entreprises informatiques.

Ainsi, il a été un authentique pionnier de la musique électronique (et futuriste) en France. Dès 1977, il sortait un premier album -Green Ray, chez Polydor-, réalisant l’exploit de faire naître ceci avec un seul synthétiseur VCS3, très peu de matériel et le tout en quatre pistes. Il m’explique ses démêlés avec un producteur aux méthodes affligeantes et comment il a sorti 2 autres albums en 1978 et 1983. Son récit est prenant et il vous faut imaginer qu’il était en poste avec de belles responsabilités en même temps. Show Business sera toujours Chaud Business.

Le destin, sa vie personnelle et ses différents postes à haut niveau font qu’il ne ressort un album issu de la numérisation et du re-travail de bandes de 1980 qu’en 2014 (Virtual Music, autoproduit) et cet Open Worlds en 2015, 9 pistes qui nous ont voyager très loin. Notez qu’il est étonné de voir la trace qu’il avait laissée chez bien des fans en « Google-isant » son nom récemment.

Au-delà des disques, c’est bien la démarche de l’artiste qui est à noter et à retenir. Acquéreur de machines incroyables et fantastiques, compliquées et riches, (Arturia Origin et Access Virus T1), il en parle de façon captivante : ces synthés ne sont pas ces keyboards avec des presets d’usine que vous reconnaissez facilement au bout de quelques écoutes. Facilité n’est pas som amie. Non, il compose, forge, travaille ses sons, tenant compte de ce qui germe dans son cerveau. Voilà ce qui donne à ses morceaux une vraie « patte », une couleur Zanov et ce qui en fonde l’intérêt artistique.

zanov

D’ailleurs, pour lui, la préparation de possibles concerts relève du défi. Avec ses deux synthétiseurs, il lui faut pouvoir reproduire ses procédés et trouvailles ! D’autres se contenteraient d’un laptop pré-chargé et appuieraient sur un bouton façon David G. pour pouvoir faire du bruit tout en levant les mains au ciel. Mais pas lui !

Il me rappelle les trois points d’appui qui fondent sa démarchent, en équilibre : esthétique, technique et émotion. Voilà qui est aussi réel que ses mélodies sont virtuelles et féeriques.

Une rencontre singulière, avec un artiste qui génère de la sympathie et de l’admiration et dont les œuvres méritent, chers lecteurs de Songazine de Paris ou de la planète BK98, toute votre attention.

Faites avec le cœur comme le cerveau, ces compositions doivent vous servir de musique de chevet quand vous avez besoin de vos évader.

Là-haut, tout là-haut.

Jérôme « Ricochet part I and II » V.

 

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