Oh Wonder

Anthony et Joséphine forment le duo Oh Wonder. Nous les avons rencontrés un après-midi dans un café au métro Anvers, à Paris. OW, la rue comme théâtre et la Beat Génération ont été les sujets abordés lors de cette discussion enchantée.

Oh Wonder OWPrès de 13,5 millions de lectures sur Soundcloud, pour leur projet initial de « one song : one month », Anthony nous touche deux mots à ce sujet : » la réalisation s’est construite vraiment d’une manière naturelle. A la base nous aimons tous les deux écrire et jouer. Nous étions motivés dans cette idée de produire une chanson par mois. Je pense que ça s’est senti dans nos musiques et c’est qui a plu à notre public« . Ils nous ont sorti, cette année, une jolie et douce pépite d’indie pop anglaise, OW.

South East London est le borough où ils ont vu le jour ainsi que l’album. Joséphine décrit le studio d’enregistrement, peu banal : « C’était dans un box dans le jardin de mes parents. Une expérience spéciale et originale dans la façon de composer notre œuvre. Tout le monde pouvait entendre, parfois, ce qu’on jouait, les voisins, mes parents. Amusant c’est le mot. On était confinés dans notre mini-studio entre mes claviers et les guitares d’Anthony. »  Le DIY (Do It Yourself) était au rendez-vous :  » c’est complètement cette idée. On l’a construit de A à Z : écriture, enregistrement, production, mixage, » répond la jolie chanteuse. Une vraie harmonie s’est véritablement installée entre eux.  » On possède une égalité entre nous, aucun de nous deux va prendre le pas sur l’autre. L’écriture des paroles se fait ensemble. On se respecte tous les deux en tant que musiciens et amis », affirme-t-elle.

« Le monde entier est un théâtre. Et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles« , cette fameuse citation de William Shakespeare (Comme Il Vous Plaira) pourrait s’accommoder à la ligne directrice de l’album. Cependant, c’est la rue et non le monde qui est le théâtre du duo. Nos deux artistes s’accordent dessus : « L’album est humain. Il relate les relations humaines que tu peux observer dans la rue. Tu es spectateur de plein d’histoires autour de toi. Londres est en pleine mutation, où parfois ces liens sont coupés par cette modernité. Il n’existe plus cet esprit de communauté. Après, tu peux voir des gens comme toi ou moi être solidaires, tisser des liens avec d’autres personnes qui sont plus démunies. C’est ce besoin de vivre, d’être ensemble, de communiquer, qu’on veut partager dans nos chansons« .

Songazine a été admiratif de la qualité de leur clip vidéo, notamment Without You, une balade musicale à travers New York. Drive a retenu l’intention de ce mini road-movie, à la sauce On The Road et Bonnie and Clyde : » C’est exactement le thème qu’on a voulu reprendre dans la vidéo, » s’exclame Joséphine et Anthony continue « Nous l’avons réalisé tout près de Londres. Ça ressemble à la Californie, sauf que c’était à côté de chez nous« .

La Beat Generation, ce mouvement littéraire des années 50 qui en a marqué plus d’un à vie, concerne les Oh Wonder aussi. Anthony se souvient « On The Road de Jack Kerouac est mon livre préféré. La première fois que je l’ai lu c’était à 19 ans, durant mon voyage à Paris. » Joséphine pour elle est « Allen Ginsberg, reste pour moi, l’un de mes poètes préférés. Tous ce qu’il a écrit, notamment dans Howl m’a beaucoup influencée dans l’écriture de la musique. » Le guitariste poursuit « Lors de l’enregistrement, nous avions une pile de bouquins des écrivains de ce mouvement en face de nous. Certaine fois, on en prenait un et il nous donnait l’ idée de ce qu’on allait mettre dans nos chansons ».

« Tum, tum, tum, le dernier mot des Oh Wonder », s’enchante Joséphine. « Nous revenons en France pour les Fireworks, en mars. Nous sommes impatients d’y être« . Ils concluent : « Nous aimons le fromage français. Paris en est la capitale. Il faut compter aussi sur le vin, bien sûr! »

Thomas Monot

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