Voilà.

Trop de mails et pas assez de temps.

Ce que l’on craint toujours en recevant le tsunami de sollicitations : bigre, si je passais à côté d’un truc chouette / intéressant / inédit / nouveau ??

De fait, j’ai totalement manqué les Molchat Doma qui ont fait un big buzz il y a un an exactement et qui passent au Trabendo (complet) le 18 novembre prochain. Je me rattrape en baissant la tête, mais en gardant un sourire en coin car ouf, on aura salué la chose malgré tout !

J’ai (un peu) l’air d’une bille car Pitchfork en a causé, Tracks sur Arte les a décrits en détail et Télérama, Courrier International comme France Inter ont mis en valeur le phénomène.

En quelques mots ?

Un trio biélorusse qui envoie des sons glacés inspirés des grands parrains Joy Division ou Kraftwerk, un post-punk de l’Est qu’on aime même si les paroles nous échappent tout en gardant un parfum soviétique en diable pour le béotien non russophone. De noir vêtus, adeptes de la boîte à rythmes carrée, de la guitare qui survole le tout, de la basse têtue et du séquenceur en mineur, soit le cocktail surgelé classique. Fan de Manchester par moins 40, rejoins-nous dans cette danse raide comme un pendu oublié dans un coin du camp de vacances, en Sibérie.

MAIS justement, Molchat Doma ce n’est pas que cela et la gloire, le succès, la notoriété internationale leur est tombée dessus via Internet !

Le genre musical auquel ils sont intégrés c’est le « doomer », cette new wave de l’Est qui transpire la tristesse, l’ennui, les conditions de vie pas fun de tant de jeunes locaux et bien sûr hummm-humm le manque de démocratie dans moult pays (côté dictature et répression, la Biélorussie est en haut du hit-parade des coups de matraque et des urnes bourrées, non ?). D’ailleurs leurs morceaux accompagnent la contestation à Minsk et ailleurs.

Vous trouverez de nombreuses compilations de « doomer » partout et c’est une mine de pépites sombres, les yeux en larmes, les mains pleines d’engelures et les lunettes (noires) de buée cryogénisée.

Leur chanson la plus écoutée se nomme Sudno, plusieurs dizaines de millions de vues sur X plateformes et, c’est cocasse, est samplée dans (je cite) 160.000 clips « Tiktok ». Naïf, je regarde ici ou et bon : mais qui sont ces gens qui n’ont pas d’autre soupape à leur cocotte-minute cérébrale ? (je compatis, of course, moi c’est l’écriture qui m’allège…)

Du plus sincère au grand n’importe nawak, on verra là des choses délirantes avec cette chanson comme bande-son : un phénomène viral, dérangeant et prêtant à rire (de toutes les couleurs, le rire). Molchat Doma passe sous les spotlights de la célébrité : tant mieux pour eux, c’est toujours plus sympa qu’un rappeur qui vend des baskets hors de prix, vert fluo avec des lacets roses.

Deux albums à écouter alors -en tirant la tronche si possible-

Etazhi (2018) avec sa couverture figurant un immeuble qui sent bon la faucille tranchante et les marteaux qui y logent.

Monument (2020) qui rappelle la gloire de Mother Russia quand elle était toute rouge.

Jérôme « reporter en retard » V.

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Le Camarade Jérôme V. a fait son rapport. La censure ne s’appliquera pas cette fois. Cet intellectuel fantasque doit être surveillé. Peu dangereux, il écrit cependant parfois des textes abscons ou à la limite de l’ironie. Une écoute renforcée est préconisée mais pas encore d’interrogatoire.

Dossier XB-G2- 667z.

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