En apprenant la mort de Charlie « Jazz » Watts, m’est venue l’envie de partager l’anecdote rapportée par Keith Richards dans son autobiographie ‘Life’ :

« Il y a eu un incident isolé, fin 1984, quand Charlie a eu recours à son crochet de batteur, un punch que je lui ai vu décrocher deux ou trois fois avec un équilibre et un timing parfaits, et qui est tout simplement mortel. Pour qu’il s’en serve, il faut l’avoir sérieusement cherché. Celui-là était pour Mick« , narre Miracle K  qui avait prêté sa veste de mariage à Jagger « On rentre à l’hôtel vers cinq heures du mat et Mick décide d’appeler. Je lui dis : « l’appelle pas, pas à une heure pareille« , mais il ne m’écoute pas, il prend le téléphone et il beugle : « Où est mon batteur? » Pas de réponse, il raccroche. On reste là un moment, pas mal beurrés – tu donnes deux verres à Mick et il est paf – et une vingtaine de minutes plus tard on frappe à la porte« . Watts est là, « en costard tout droit sorti de Savile Row, cravaté, rasé, impeccable. J’ouvre la porte mais il ne me regarde même pas, il se dirige droit vers Mick, l’attrape par le col et lui dit : « M’appelle plus jamais ton batteur« . Puis il le soulève par les revers de mon veston et lui refile un crochet du droit. Mick atterrit sur le plat en argent couvert de saumon fumé qui se trouvait sur la table et, de là, il se met à glisser droit vers la fenêtre ouverte et le canal en bas. Je le rattrape au dernier moment, juste avant qu’il bascule dans un canal d’Amsterdam« . « Après ça, il m’a fallu vingt-quatre heures pour calmer Charlie, conclut Richards. Je croyais l’avoir apaisé, je l’avais même raccompagné jusqu’à sa chambre, mais douze heures plus tard il remettait ça : « M’en branle, je vais redescendre et recommencer« . Et pourtant il en faut beaucoup pour l’énerver, le gars! « Pourquoi tu l’as rattrapé? – Ma veste, Charlie, voilà pourquoi ! » »

That’s all folks.

Pato ‘Life’ P

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