holbrook

holbrook

Boulevard Périphérique, extérieur nuit. Dans la voiture je mets Holbrook très fort. Les réverbères se reflètent sur la carrosserie, la pâleur verdâtre du tableau de bord me permet de trouver facilement l’allume cigare. Alors que les portes parisiennes défilent, et que je roule juste pour le plaisir de rouler la nuit, j’ouvre la fenêtre et allume une cigarette. Dans le trafic nocturne, j’écoute un carambolage entre les eighties et aujourd’hui, entre une boîte à rythmes robotique et des instruments si humains, entre des motifs lancinants et des envolées harmoniques.

David Bowie et Ian Curtis sont assis à l’arrière et sourient dans le rétroviseur tout en discutant tranquillement. Je baisse un peu le volume de la musique, et je les entends parler instruments, technique, arrangements, production, et comme toutes ces parties se combinent en un tout plus grand que ses composantes quand les chansons sont bonnes. Quand l’art et la technique se marient au creux de l’oreille.

Quand la musique vous fait voyager, vous rappelle des bons souvenirs, et vous font sautiller sur la ligne qui sépare le neuf de l’ancien, la mémoire de la découverte, la surprise du confort.

Je remonte le son, et je me laisse emporter.

Je me sens urbain, nerveux, mélodique, élégant. J’écoute Holbrook.

hello_angel

-laurent

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