Grand Blanc

23h25, un jeudi soir d’avril, dans une salle de banlieue, à 26km à vol d’oiseau un peu saoul du centre névralgique de Paris, Grand Blanc monte sur scène. Qui d’autre que Grand Blanc aurait eu l’audace de relever ce défi ? Grand Blanc.
On est le 4 avril à La Batterie Pôle Musiques de Guyancourt, Jon Tessier a ouvert la soirée, suivi des énergiques Stuck in the Sound qui sortent de scène comme le public sort de la salle. On n’est plus très nombreux pour accueillir le quatuor messin de rock electro à tendance un peu punk. Qu’à cela ne tienne, il reste les meilleurs.

Grand Blanc

Grand Blanc, je les connais depuis le dimanche 28 septembre 2014 (merci Google). Ils sortaient juste leur premier EP éponyme. Ils avaient été invités par Fauve pour leur Block Party ≠ au Petit Bain. Nous étions une poignée de privilégiés à être là – pour peu que tu aimes (aimasses) Fauve – à avoir cliqué plus vite que tout le monde sur le bouton « réserver » de la billetterie pour assister à ce marathon de concerts de 14h à plus de minuit (heure à laquelle nous avions déclaré forfait sur le set de Fakear, parce que bon, y’a « école » demain) pour la modique somme de 10€. Et là en plein après midi, bam, Grand Blanc était monté sur scène et m’avait scotchée, et depuis je suis toujours collée.

Grand Blanc

Le concert commence par Surprise Party, premier morceau du premier album Mémoires Vives sorti en février 2016. Les basses sont ultra saturées, les lumières stroboscopiques, le fond de scène blanc glacial, on en prend plein les yeux et les oreilles. Suit Los Angeles, titre de Image au Mur, second album sorti en septembre 2018. Puis Rêve BB rêve. Les deux chanteurs qui étaient jusqu’alors en fond de scène sur des pratos avec leurs instruments se rapprochent du public avec leurs micros. C’est un morceau plutôt calme, une ballade.
Si un spectateur avait osé commencer un somme, il est aussitôt sorti de son vacillement de paupières par Belleville, une chanson d’amour dédiée à ce quartier de Paris.
Sur Isati, on pourrait de nouveau se laisser bercer par la douce et lumineuse voix de Camille et des sons en boucle tels des cristaux qui s’entrechoquent. Mais bim, vient Degré Zéro, morceau du premier EP.
On continue avec le très up tempo Verticool. Il est plus de minuit, mais on n’est pas fatigué. C’est puissant, c’est entêtant, ça fait crisser les oreilles, les voix des deux chanteurs se répondent, se mêlent et entraînent le public dans un tourbillon.

Grand Blanc

Puis c’est Image au Mur. Je ne sais pas vous, mais l’intro me fait penser à Comme un Boomerang de Serge Gainsbourg. A chaque fois que je l’entends, j’imagine Daho et Dani dans mes oreilles. Ce morceau « parle du spleen contemporain. C’est bien de la merde le monde contemporain, mais c’est aussi très beau ». A méditer.
Grand Blanc, ils sont nonchalants. Ben fait bien de nous informer qu’ils sont « toujours ravis d’être sur scène, même si ça ne se voit pas forcément. [Il va] même essayer de sourire » !
Le set se termine par Amour Fou suivi de Samedi La Nuit, une chanson de castagne et de fête avec un gros beat. Le son est complètement saturé. La lumière aussi. On a envie de sauter un peu partout, de rebondir sur les murs. Je finis avec des tâches bleues imprégnées sur la rétine. Ou est-ce mon iris qui a déteint sur l’écran blanc du fond de scène ?

Il faut quelques minutes pour retrouver ses esprits et ses sens. On a été malmené durant une heure. Mais comme on est accro ou un peu maso, on a déjà signé pour une prochaine fois.

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Texte et photos : Charlotte Poul

Plus d’infos sur Grand Blanc ici.

Merci à Annaïg @Asterios, Yannick @Yuppy, et La Batterie Pôle Musiques de Guyancourt

Tournée Grand Blanc

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