(Photo : Beth Gibbons, canonisable de son vivant)

Me voici clairement sûr de moi, crâneur, fiérot, le menton relevé, limite… arrogant, carrément prétentieux, quasiment au-dessus de la mêlée !

Pourquoi donc cette accroche surprenante ?

Tout simplement car je peux parler de chansons et artistes qui se situent au-dessus des autres, me voici d’office privilégié, nimbé du halo de leur talent et propulsé en smoking-nœud papillon sur le tapis rouge de la musique amplifiée !

Hors catégorie

Voici Beth Gibbons, voix magique de Portishead dont le premier album solo Lives Outgrown est sorti et nous démontre avec brio que Saylor Shit peut aller revendre (au rabais) sa tunique à paillettes et ses chansonnettes disco au salon de l’éternité au regard de la classe d’icelui.

Fruit de 10 ans de travail, cette collection de magnifiques tracks est à déguster comme un grand cru. C’est puissant et noir, mélancolique et tourmenté : sans doute un des disques de l’année 2024.

Prenez le temps d’apprécier ce chef d’œuvre.

Planétaire

Un joli single éthéré de Trentemøller, aka « A Different Light », idéal pour décrire une éclipse de lune et s’échapper vers le ciel par la grâce de la musique.

Remarquables

Sont les October Drift qui débordent d’énergie, de testostérone, du feu de la jeunesse. Et ça tombe bien car leur single Blame The Young nous saute aux oreilles. Héroïques et pas toc, ces Brits tutoient les étoiles et chatouillent les comètes, pas moins.

Brillante (s)

Annika And The Forest se creuse la tête pour produire un EP qui nous touche, admirateurs et fans des 80’s à bel ampérage. Je cite le dossier de presse : « …la musicienne suédoise Annika & The Forest est de retour avec le EP A Queen In New York, un maxi qui contient 4 titres pour accompagner en musique la sortie du roman A Queen In New York de Marine Béliard, qui paraît le 15 mai aux éditions Rivages Noir.

Pour A Queen In New York, Annika & The Forest a imaginé sur la trame fictionnelle du roman un groupe imaginaire…L’EP nous plonge dans les bas-fonds de New York dans les années 70/80, hommage au rock et au punk de cette époque mythique. Le roman de Marine Béliard nous plonge dans une enquête très noire dans le monde du rock new-yorkais… »

Donc bravo à la musicienne ET à la romancière !

Palme d’Or

Un peu de musique moins évidente d’accès, mais néanmoins hors norme !

Sqürl (quel nom) nous propose Music For Man Ray.

C’est un album instrumental, onirique et décalé dont les pistes servent pour illustrer des films de Man Ray lors d’évènements culturels et projections, bravo à Jim Jarmusch et Carter Logan. Je cite à nouveau le dossier de presse : « …Return to Reason » unfolds as an anthology featuring four silent short films by Man Ray – Étoile de mer (1928), Emak bakia (1926), Le Retour á la Raison (1923), and Les Mysteres du Château de Dé. (1929) – each paired with an original score by SQÜRL.     

Si vous vous rabattez sur le bizarre, comme disaient les Tontons Flingueurs, plongez-vous dans le monde de Sqürl !

Increvable

Vous connaissez cette carte du Jeu des 1000 Bornes ? Seasick Steve l’a en permanence dans sa main car ce héros du rock and roll sort un chouette album, avec un cœur gros comme ça. Cela s’intitule « A Trip A Stumble A Fall Down On You Knees », sort le 7 juin et nous donne envie d’acheter une guitare slide et un harmonica et sillonner les routes les plus poussiéreuses de l’Ouest américain ; Blues, rock, boogie, gros feeling, groove impeccable, on n’a jamais le mal de mer avec ce barbu inspiré !

C’est ZZ Top qui se mélange avec Muddy Waters avec la bénédiction de MM. Fender et Marshall. Cui qui dit que l’rock and roll est mort, hé ben il est mort, kaputt, finito, cramé lui-même tiens !!

***

CQFD chers lecteurs, vous avez à disposition 100% de matière sonore non retouchée, garantie sans autotune, produite par de vrais musiciens qui ne crèveront pas les chiffres du box-office mais peuvent vous rendre heureux !

Jérôme « je crâne donc je suis » V.

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