Cocoon

Cocoon va sortir un nouvel album le 17 juin prochain, Welcome Home, et nous avons eu le plaisir de rencontrer Mark Daumail. Mark se montre charmant et disponible. Rencontre avec un papa heureux.

J’aime beaucoup ton nouvel album, Welcome Home

Cela fait 10 ans que j’ai commencé l’aventure Cocoon signé par ma maison de disques, et je crois que je suis arrivé au bon moment. Aujourd’hui, je ne sais pas si ce nouvel album est vraiment dans l’air du temps, ce n’est pas du Maître Gims ! (Rires) Je suis un songwriter presqu’à l’ancienne. Ceci dit, cela peut aussi être un atout aujourd’hui.

Je suis épatée qu’avec l’épreuve que tu as vécu tu aies réussi à écrire un album globalement joyeux. Tu es un grand optimiste ?

Mon fils est né avec une malformation cardiaque et il a été hospitalisé en urgence à sa naissance. L’ambiance dans la chambre d’hôpital étant pesante et pour éviter de dépérir, j’ai amené ma guitare. Étonnamment, j’ai tout de suite commencé à faire des chansons heureuses pour amener de la vie. C’était vital, en fait, comme un instinct de survie affectif.

Est-ce que cette épreuve t’a changé ?

Ah oui. Le fait d’être père, en premier lieu. Tu deviens vraiment père à la seconde où on te pose ton enfant contre toi ; ce sentiment est animal, tu as presque une envie de lécher ton enfant comme un lionceau ! (Rires). Ensuite, lorsque nous a enlevé notre enfant, cela a été paniquant et oui, cela m’a changé. Je pense que cette épreuve me permet de relativiser les choses aujourd’hui. Je vais moins m’inquiéter pour le moindre petit bobo.

Quel est ton objectif avec cet album – le premier sans Morgane Imbeaud ?

Je ne pensais pas reprendre le projet Cocoon, mais mon entourage m’a poussé à le faire, les chansons que j’avais écrites à l’hôpital était tout à fait dans l’esprit Cocoon. Morgane a décliné ma proposition de m’accompagner, elle trouvait mes chansons trop personnelles, et elle avait de son côté un projet solo. Je me suis donc approprié cet album. J’espère que Morgane viendra nous faire des clins d’œil en concert. Mon objectif, en l’absence de Morgane, est de transformer Cocoon en une sorte de collectif dont je serai le chef d’orchestre, plutôt dans l’ombre. D’ailleurs, personne ne me reconnaît dans la rue alors que certains tubes de Cocoon sont connus dans le monde entier.

Quand tu étais enfant, étais-tu déjà musicien ?

Oui, très tôt, j’ai inventé mes chansons. Je n’allais pas au conservatoire, j’étais très autonome, j’avais un petit synthétiseur. En fait, mon père est musicien et il y avait des instruments chez nous. Vers 14-15 ans la guitare m’a vraiment intéressé, et j’ai appris tout seul. Je n’ai jamais fait de reprise, j’ai commencé tout de suite à composer.Cocoon Cocoon est né quand j’avais 16-17 ans – et aujourd’hui j’en ai 32 ! Je porte ce projet depuis longtemps. Mais ma toute première composition était très mauvaise, je m’en souviens encore ! (Rires

Peux-tu me parler de toi, et me dire quelle est ta principale qualité et ton pire défaut ?

Je suis curieux et très observateur. Je suis également assez solitaire, j’ai assez peu de vrais amis. Je peux vivre complètement coupé du monde pendant plusieurs mois de suite, sans parler à personne. Ma femme me le reproche d’ailleurs souvent.

De quoi es-tu le plus fier ?

De mon fils. Et de cet album aussi. Je pense que c’est, de loin, le meilleur, que j’aie fait.

 

Quel est ton rêve ?

J’en ai plein ! J’aimerais bien ne pas perdre l’inspiration, que ma famille ne manque de rien, des choses un peu basiques, peut-être aussi partir vivre un temps à l’étranger.

Quelles sont les qualités nécessaires pour durer dans ce métier ?

Cela fait déjà 10 ans pour moi, j’en suis le premier surpris, surtout vu la crise ambiante. Je pense qu’il faut gérer sainement sa carrière et notamment sur le plan financier : être prudent, ne pas trop dépenser dans la confection des albums, être vigilant. J’ai la chance d’être chez Barclay qui soutient vraiment les artistes, et ils font aussi très attention à l’économie globale des projets. Après, il faut surtout écrire de bonnes chansons ! Aujourd’hui, j’ai toujours de l’inspiration, et j’ai plus de technique. Cet album est un bon équilibre entre les deux.

Quelle est la plus grosse bêtise que tu aies jamais faite ?

(Mark répond sans hésiter) A 17 ans, je vivais chez ma mère, et un soir avec un copain nous avons pris la voiture de ma mère alors qu’aucun de nous deux n’avait jamais démarré une voiture et on a explosé la voiture de ma mère en pleine nuit dans le garage en faisant juste une marche arrière. Je me suis pris la seule et la plus grosse baffe de toute ma vie ! Cocoon

Si tu devais défendre une cause ?

Je suis parrain d’une association : Les Liens du Cœur. En fait, en arrivant en salle de soins intensifs, nous étions plusieurs parents, et pour détendre un peu l’atmosphère, ils passaient de la musique, et notamment Cocoon, j’ai même cru que c’était une caméra cachée ! Ils m’ont dit que la musique de Cocoon détendait les gens. Je suis devenu très lié avec le staff de l’hôpital, et ils m’ont proposé d’être le parrain de leur association. Les malformations cardiaques concernent beaucoup d’enfants à la naissance, près de 1 sur 100.

A quelqu’un qui n’aurait entendu aucun extrait de Welcome Home, que dirais-tu ?

L’album est très lumineux et peut apporter de la joie. Toutes les sources de gaieté et de bonne humeur, dans notre environnement actuel, sont bonnes à prendre !

Pascale Baussant, en mode interview pour Songazine

Bonus lien : 

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