Bear's Den

Dans la petite cour intérieure de La Maroquinerie se trouvaient deux ours en pleine discussion. L’un était le chroniqueur de Songazine et le deuxième Andrew Davie, le chanteur guitariste de Bear’s Den, groupe londonien de folk. Voici l’histoire de cette rencontre.

Bear’s Den est un trio composé de Andrew Davie, Kevin Jones et de Joey Haynes. Ils se sont formés après un voyage aux Etats-Unis. Il fut pour eux, l’élément déclencheur : « Je me souviens que c’était il y a trois ou quatre ans (Le band s’est formé en 2012). Tous les trois, nous sommes des amis de longue date. Nous avions réalisé notre premier voyage aux Etats-Unis, dans un vieux van Volkswagen. C’était un road-trip entre Boston et Austin. Pour nous qui étions de jeunes musiciens, à l’époque, ça été pour ainsi dire merveilleux. Franchement, ce voyage a été initiatique. Il nous a permis de commencer en tant que groupe à part entière ». Le chroniqueur apprendra, un peu plus tard, que cette découverte des Etats-Unis, par Bear’s Den fut le sujet d’un documentaire en 2014 : Austin to Boston. Ils sont accompagnés de Nathaniel Rateliff, à l’époque jeune chanteur folk, suivis par The Staves, un trio féminin dans la même veine et Ben Howard.

Dans leurs influences, on trouve de nombreux artistes, évidemment en folk, mais pas seulement : « Il est certain que la première influence a été la folk, tant au niveau scénique, qu’instrumental. J’aime tout ce qui touche au banjo, à la guitare. Après, il existe d’autres influences comme Bruce Springsteen, Sufjan Stevens, The Nationals, Neil Young ou Bob Dylan. Ils sont tous formidables. Nous nous sommes beaucoup imprégnés de ces artistes, de ces groupes. On essaye d’emprunter chez eux leurs bonnes musiques et leurs bons côtés. Je ne vois pas d’autres choses, ni dans le cinéma, ni dans la peinture, mais juste dans la musique ». Parmi tous ces artistes il a bien au moins un album favori : « Alors pour ce qui est de mon album préféré, de tous les temps», il se met à réfléchir, pensif : « Hum, j’en ai plusieurs mais après je dirais, le I See A Darkness, de Bonnie « Prince » Billy. Je l’adore, il est très joli musicalement et  incroyable ».

Des ours venus de Londres

Islands, le dernier album du groupe, est dans un style aérien, léger avec une touche magistrale. Andrew acquiesce pour cette comparaison et revient sur la réalisation de l’œuvre, dont le lieu est original : « Nous l’avons enregistré en un mois, avec notre ami producteur Ian Grimble. L’enregistrement s’est réalisé dans une ancienne église reconvertie en studio. C’était vraiment intimidant, mais à la fois captivant et somptueux. On peut dire que le lieu a eu un impact sur Islands. Tu retrouves ce côté atmosphérique, très magistral dans nos mélodies ».

Agape et Above The Clouds of Pompeii sont deux chansons qu’apprécie le chroniqueur sur l’album. Andrew nous explique ce qu’elles inspirent : « Les deux sont très belles. Above The Clouds of Pompeii s’inspire d’un voyage avec mon père quand j’étais plus jeune. Agape parle plus de l’ouverture des gens sur le monde. Elle a été écrite lors du road-trip en van aux Etats-Unis et l’une des premières à avoir été jouée à New-York. J’écris personnellement les paroles et après je les soumets aux autres membres de l’équipe qui m’interpellent sur ce qui doit changer ou pas ». Sa favorite est Above The Clouds of Pompeii : « J’aime la jouer en live, car elle dégage une énorme énergie, Love energy, les gens sont très réceptifs à cette chanson et l’interprètent de différentes manières. Je trouve ça amusant ».

L’ours d’aujourd’hui, est une personne assez imposante, par sa force, par sa pilosité faciale. Le chroniqueur de Songazine est un teddy bear. Pour le guitariste : « Quelle drôle de question ! Je parie que c’est à cause de la barbe», Il se met à rire et répond : « Je ne sais pas, je pense un ours sympa. En tout cas dans le groupe, nous sommes différents ours, avec plusieurs caractères. Moi je ne suis pas un méchant »… Il imite avec ses mains et son visage une bête féroce. Il continue en plaisantant : «  Tu pourrai être le quatrième membre de notre groupe avec ta barbe » !

Londres est une métropole musicale, une jungle urbaine où naquirent de nombreux groupes de rock. Andrew nous donne sa petite sélection de musiciens parmi tant d’autres : « Qu’est-ce que j’ai à te proposer, voyons »… Il prend le carnet de notes, écrit une liste d’artistes et la commente : « Ce sont tous des amis, qui font dans le blues-rock, la folk, avec parfois un coté retro. J’ai BANFI, Christof, et John Joseph Brill, ce sont tous de très bon musiciens qui méritent d’être connus ».  Le chroniqueur lui pose une dernière question sur les Stranglers, mais vous  le saurez cela un peu plus tard, cher lecteur de Songazine. En attendant, chacun des deux ours rejoignit sa tanière pour de nouvelles aventures musicales.

Thomas Monot

Share