Paris est recouverte d’une fine pellicule de sable orange, suite à l’apport de vents sauvages échappés du désert nord-africain et je me dirige le sourire aux lèvres vers un restaurant dans lequel des séances d’interview avec un artiste mythique : Alan Stivell.

Le chantre de la culture bretonne, l’ambassadeur de l’Ouest, l’avocat de la harpe celtique… les superlatifs manquent pour qualifier Stivell.

Plus de cinquante ans de carrière, 25 albums, une notoriété mondiale et une œuvre qui restera dans le marbre de la « sono mondiale », il prépare une tournée avec l’Orchestre National de Bretagne et ils vont interpréter (une partie de) sa Symphonie Celtique. RDV notamment au Liberté à Rennes le 7 avril et Salle Pleyel le 8 avril.

Alors, comment se passe cette interview ?

L’homme est d’une très belle présence, tout à vous dans le dialogue et quasiment intarissable sur ses sujets de prédilection : défense et mise en valeur des cultures régionales, mélange des cultures et travail incessant pour faire avancer sa musique. Très cultivé et précis, c’est un plaisir de l’écouter et il dégage une énergie minérale tranquille, riche de son expérience et de tout ce qu’il a construit.

Je note qu’il me précise que toute sa vie, il a travaillé le côté artistique : fusion de genres, apports de styles, création d’instruments de musique (les harpes, notamment) ET l’aspect communication, militantisme, engagement, défense de causes.

C’est un fervent partisan de l’interculturalité, des résonances entre musiques du monde comme lorsqu’il est applaudi au Mexique ou en Afrique du Nord par des publics chaleureux ; il se définit comme assez « radical » dans ses combats (toujours pacifiques bien évidemment) …

Et il évoque ses projets, tournée actuelle, projets pour 2023, et l’idée de se poser pour écrire un grand livre relatant sa vie, sa vision de l’histoire.

Ouvert sur le présent, il est ravi de voir qu’un groupe breton qui chante dans cette langue va représenter la France à l’Eurovision, clin d’œil qui l’amuse.

Alan Stivell est un monument vivant et déjà une légende, modeste et sympathique, respectable et respecté.

Evidemment, dès les premières notes de Tri Martolod  -qu’on lui souhaite de jouer très longtemps encore- tous ceux qui ont un peu d’attaches en Bretagne sont émus et vibreront immédiatement.

Le sable ocre recouvre Paris, survolant les frontières et inarrêtable comme la légende d’Alan Stivell. Au moins ici, ce ne sont pas des missiles qui tombent sur les civils comme sous d’autres latitudes. Profitons-en, carpe diem.

J’ai rencontré un grand monsieur, j’ai encore plus le sourire aux lèvres.

Breizh atao !

Jérôme « Finistère » V.

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