Je suis un artiste expansif . C’est par ces mots que se présente Théo, plus connu sous le nom de Taimpo. Son attrait pour la musique et pour les mots le conduise à mettre en mouvements les pensées qui l’animent au travers de morceaux aussi colorés que poétiques.
Après avoir exploré la scène Parisienne, Taimpo sort son premier EP, TRIPTIC qui mêle les sonorités du jazz à celles du Hip Hop et du Boom bap.
Par sa plume empreinte de sensibilité, Taimpo nous livre avec pudeur ses mondes intérieurs, pour nous entrainer dans un univers fantasque et coloré.
Nous avons eu la chance de croiser l’Artiste à Paris, qui a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.
Bonjour Taimpo ! On t’a découvert il y a quelques mois lors de la parution de ton premier EP, Triptic. Il est d’ailleurs habité par des influences hétéroclites…Quels sont les artistes qui t’ont donné envie de faire de la musique ?
J’ai écouté beaucoup de chanson française comme Brel, Brassens … Et des rappeurs comme Gael Faye, Dooz Kawa. Ce sont des artistes dont j’aime beaucoup la plume. J’aime leur manière de jouer avec le sens des mots.
On ressent aussi une grande influence de MCSOLAR…
C’est quelqu’un qui m‘a beaucoup influencé, même s’il ne fait pas partie de ceux que j’ai le plus écouté.
Pour toi quelle est la différence entre un morceau de slam qui va avoir le même phrasé tout au long du morceau et tes compositions qui sont assez variées ?
Je ne pense pas rentrer dans la case du slam directement, c’est pour cela que je définis mon univers comme un mélange de rap, de slam et du chant. Tout cela est un peu mélangé. Il y a des morceaux avec des dictions parlées comme L’âme erre et d’autres sont beaucoup plus rythmés.
On sent un travail d’écriture très mature, touchant. Comment arrives-tu à avoir la bonne césure dans le phrasé pour que cela reste accessible et à faire en sorte que ta voix devienne un instrument ?
Beaucoup de compromis entre le fond et la forme. J’ai beaucoup de mal à déclamer des textes qui ne sont pas assez stimulants au niveau du sens. J’essaye de trouver une balance équitable entre un fond qui puisse toucher, et une force qui permette de rendre cela intelligible et agréable à écouter.
L’écriture est quelque chose qui a toujours fait partie de ta vie ?
Je m’y suis mis relativement tard, j’avais 16 ans suite à une arrestation non justifiée. C’est un événement qui m’a marqué et que j’ai voulu partager. Pour la fête de la musique de la ville il y avait une scène en plein air qui se trouvait à côté du commissariat et je me suis dit que je devais jouer ce texte à cette occasion, ce qui a eu lieu. J’étais accompagné par sept musiciens, et notre prestation a été plutôt bien reçu.
Comment organises-tu ton processus créatif ? Qu’est ce qui t’inspire ?
Ca dépend des morceaux. Certains viennent en une nuit et d’autres s’étirent sur plusieurs mois. Je commence souvent par écrire et ensuite j’essaye de le mettre en valeur et de l’appuyer par la musique. Parfois le texte fait dire des nouvelles choses à la musique et inversement.
On ressent aussi beaucoup d’engagement dans des textes, surtout en ce qui concerne le genre féminin et la condition de la femme
C’est un des grands combats de ce siècle, c’est une chose à laquelle je suis sensible de par mon entourage, dont les femmes ont subi beaucoup de pressions liées à leur genre. C’est quelque chose qui m’a profondément marqué et révolté
C’est le sujet central de Botox. Pourrais-tu me parler du clip ?
C’est un clip qui s’est fait sur un coup de tête en soirée. Au départ on voulait faire fondre un visage de Barbie au ralenti et puis on a trouvé un lot de barbies chez des voisins et on s’est amusés à les mettre en scène. C’est d’autant plus symbolique car ce sont des objets qui véhiculent beaucoup de clichés.
J’ai eu un coup de cœur pour Par corps qui pour moi porte toute l’essence de la poésie qui émane de cet Ep. Pourrais-tu m’en parler ?
C’est une coïncidence heureuse. Le son était sous forme de maquette et je l’ai fait écouter à une amie qui a fait circuler le morceau et qui est parvenu jusqu’aux oreilles du danseur qui participe au clip. Il a décidé de créer une chorégraphie sur ce son là. Il l’a mis en scène pour son examen final d’école de danse. Et en apprenant cela je l’ai contacté, et je lui ai proposé de tourner ensemble.
La danse est quelque chose d’important pour toi ?
J’aime beaucoup l’expression corporelle, beaucoup de choses peuvent se transmettre sans mots. Je pense que le corps est une expansion de cela. J’ai fait de la danse hip hop, swing et de la danse contact qui est une forme de danse contemporaine qui se danse souvent sans musique et c’est quelque chose d’assez sensible. On fait surtout attention aux points de contacts qu’on a avec le partenaire. Ensuite on fait circuler ce point de pression sur les bras et on se retrouve à faire des roulés boulés. Très prenant et suscite des émotions intéressantes.
Pourrais-tu me parler de tes futurs projets ?
Je compte réaliser un court métrage pour l’ensemble de mon EP. Certains sont en montage et devraient sortir d’ici février. Pour le clip de Benoit on a réuni une grande équipe de personnes pour répondre à un gros projet qui a malheureusement été mis en stand bye a cause du confinement.
Le cinéma est aussi un univers qui t’intéresse ?
Oui, j’ai commencé à faire des vidéos sur youtube avec ma chaine l’Atelier invite pour laquelle j’invitais des artistes de rap, de jazz. J’ai regardé beaucoup de films et de séries également et j’ai eu envie de travailler aussi avec l’image.
Si tu devais collaborer avec un artiste, lequel serait-il ?
Question difficile ; dans les personnes qui ne me sont pas trop lointaines peut être Hippocampe Fou qui mêle rap et chanson française. C’est un artiste qui m’a beaucoup touché et je le trouve très inspirant avec une grande technique.
Voudrais-tu ajouter quelque chose ?
J’aimerais remercier toutes les personnes qui m’entourent et qui, par leurs aides et leurs encouragements, ont permis à ce projet de se réaliser et à continuer de se développer. Un projet comme celui-là nécessite un entourage présent et sans les mains qu’on m’a tendues, ça n’aurait pas été possible. Merci mille fois à elles et eux.
Taimpo en un mot ?
Couleurs.
Vous pouvez retrouver Taimpo ici:
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https://www.instagram.com/taimpo_music/