Alors que l’album d’Undervoid, Le noir se fait (Inouïe Distribution), vient de sortir, nous avons voulu en savoir plus sur le groupe et leur musique, histoire de voir quelque peu à travers Le noir…

Comment s’est faite votre rencontre et la formation du quatuor actuel ? 

Le noyau dur c’est Alex à la batterie, Marc à la guitare et Arnaud au chant,  complété par Mathias à la basse pour la formation actuelle.

Alex et Arnaud se sont rencontrés en premier, il y a environ 7 ans au sein d’un autre groupe. Le groupe en question n’a pas perduré, contrairement à leur amitié et leur goût commun pour le rock. Peu de temps après, leur chemin a croisé celui de Marc et l’envie de former un groupe ensemble a tout de suite été une évidence. C’était il y a 6 ans.

Au début, on jouait dans la cave d’Alex à Strasbourg. On pouvait à peine bouger étant donné que la batterie occupait les trois-quarts de la pièce ! Et c’est pourtant là que UNDERVOID est né.

Mathias nous a rejoint à la basse, il y a bientôt un an. Il a remplacé Bill qui, lui, a participé à l’enregistrement des 4 premiers EP et de l’album. Mais on connaissait déjà Mathias car il faisait partie du public de nos premiers concerts. Du coup, quand il a intégré la formation, il connaissait déjà presque tous les morceaux !

©A.Pfleger

On a tendance à penser qu’il est assez compliqué d’écrire et de chanter en français mais cela ne semble pas le cas pour Undervoid tant l’aisance, la qualité et la fluidité des paroles coulent de source. Qu’en pensez-vous ? 

Et bien déjà, merci !

Mais dans notre cas, c’était une évidence. On a fait plusieurs essais en anglais mais ils ne nous convenaient pas. De plus, on voulait aborder des sujets sérieux et très divers avec une esthétique musicale bien particulière : consumérisme, productivisme, altruisme, misère sociale et autres sujets de société mais également les sentiments passionnés, parfois tragiques, de l’humain face à la place qu’il occupe, face à son destin, sa vie. Autant de thématiques qui se mariaient mieux avec le Rock Brut et vindicatif qui nous plaisait et nous transcendait pendant les concerts.
La maîtrise de la langue, et donc du français en tant que langue natale, est vite devenu le choix le plus logique pour pouvoir traiter ces sujets.

Un chant en français comblant alchimiquement l’union de la rythmique et de la mélodie, et pourtant un nom en anglais « Undervoid »,  d’où vient ce nom ? 

Le nom date de notre rencontre, de l’époque des premières compos où l’on s’essayait encore à l’anglais. On garde aussi le nom en hommage à notre premier bassiste qui, hélas, n’est plus de ce monde.

De plus, le logo est lié au nom. Le « void » est représenté par ce zéro, ce cercle où tout tourne dans le vide ; une allégorie au système et aux volontés de pensée unique. Le « Under » est symbolisé par la croix placée en-dessous du cercle ; comme la marque indiquant la cachette d’un trésor enfoui, une ombre au tableau des volontés dominantes que dessine le cercle. Le tout constituant des armoiries pirates.

Bon nombre de raisons qui nous ont fait inscrire notre nom dans le marbre donc !

Un rock en français et surtout un très bon groove qui vous anime, comment qualifiez-vous votre propre musique ? Rock ou plus si affinités ? 

Un Rock percutant, puissant, fulgurant. On a la chance d’hériter de plusieurs décennies d’inspirations Rock donc on déborde volontiers des différentes cases dans lesquelles on veut nous ranger. Mais on est quand même dans un Rock très « rentre dedans » avec des propos engagés, des thèmes forts souvent inspirés de l’actualité. Un Rock qui tire son énergie du live et qui se fait urgent à l’instar de l’époque dans laquelle il voit le jour.

Il semble que vous ayez raison, UNDERVOID c’est du Rock et plus si affinités !

©A.Pfleger

On aime bien connaître les influences, les artistes qui ont compté, quels sont les vôtres, du moins les principaux, ceux qui vous viennent direct à l’esprit ? 

Led Zep, RATM, No One Is Innocent, Nine Inch Nails, et la liste peut continuer mais semble sans fin …

Du Rock’n’Roll en passant par le grunge/punk rock jusqu’au stoner, doom, sludge, trash et autres représentants modernes. Le Rock est une montagne qu’il faudrait prendre le temps d’explorer pour qui veut en admirer toutes les facettes.


Quel est votre rapport à la scène actuelle en France, en Europe ? Sachant que l’actualité de la crise sanitaire met très à mal 
l’organisation de concerts, lives ou happenings qui célèbrent la créativité des artistes, comment prenez-vous cette situation covidienne ?

La crise sanitaire concerne tout le monde, quel que soit le secteur d’activité.
S’agissant de la musique, force est de constater que tous les acteurs sont également impactés.

Les concerts et autres événements musicaux, culturels constituaient une soupape de décompression très importante pour l’ensemble de la population.
Maintenant que nous en sommes tous privés, ce sont plus que des sourires qui s’effacent derrière les masques. Ce sont nos libertés qui semblent avoir pris une certaine distance vis-à-vis de nous.

En soi, c’est très dur pour tous les groupes et on n’échappe pas à la règle.

Mais on a quand même voulu sortir notre album malgré la pandémie car baisser les bras face à l’adversité n’est pas « undervoidien » !

Cette crise redéfinit tout le tissus relationnel de la culture, le monde de la musique et implique de se tourner vers des modes de consommation musicale plus virtuelles momentanément, aussi Undervoid figure parmi les artistes que l’on aura plaisir à voir en scène dès que possible. Merci à eux d’avoir répondu à nos questions. 

https://www.facebook.com/undervoid/

Van Maury-D

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