D’abord il y a les accords du piano, presque seuls, presque absolus.
Puis la voix, chaude, enveloppante et indescriptiblement impérieuse.
Ce duo piano-voix nous emporte en quelques notes dans une aventure musicale peuplée de personnages en quête de leur destin, de sauvetage de leur âme.
Qu’importe que vous saisissiez les paroles de Blueberries ou de Poetry, les sonorités impétueuses de ces morceaux vous laissent le souffle coupé, le sang en ébullition et dans les nécessités de la fuite.
Voilà Hum Hum qui débarque avec sa meute de loups dans un EP éponyme du premier titre, Blueberries.
Deux morceaux en français, deux morceaux en anglais se partagent la scène dans cette EP. Et comme on peut s’y attendre, Sophie Verbeek qui donne de la voix n’a pas la même : plus rock plus sombre dans une langue, plus aigüe plus lyrique dans l’autre.
Rêves clandestins, troisième morceau au titre évocateur, nous livre, dans une atmosphère de grand-messe occulte, une épopée mi-parlé mi-chanté. Sur un fond d’orgue envoûtant, il nous fait naviguer au sein d’un labyrinthe poétique qui donne à voir les entrailles d’un cœur qui s’alarme.
Dans Parade, c’est une pop qui se laisse secouer d’accords électriques et rappelle une musicalité des années 80, scandée de paroles récitées. Ce phrasé tout lié de poésie cadence ses propres rythmiques et donne le sentiment d’une double narration, le son et l’image, l’Histoire et le mythe. Cette fois, deux voix, l’une féminine un peu Jane Birkin sans accent, l’autre masculine un peu Etienne Daho, se font la conversation.
Là encore les images affluent, seules maîtresses de nos sentiments, et composent le tableau.
Cet EP nous prédit donc une belle échappée dans les contrées imaginaires de ses deux protagonistes, Sophie Verbeek et Bernard Tanguy, qui explorent une musique scénographique.
MD