Dans la loge du Point Éphémère, Paris…
Jordan Lee est chanteur-compositeur connu sous le nom de Mutual Benefit. Il vient de sortir son nouvel album Skip a Sinking Stone, ce mois-ci. D’une voix douce et calme, Jordan nous raconte son univers musical teinté de magie, de calme, de volupté sous une indie folk aérienne.
Quand on écoute Skip a Sinking Stone, nous avons l’impression de sauter à pieds joints sur chaque chanson vers un monde apaisant. Jordan nous explique d’où est venu le titre de son album : « C’était lors d’une virée dans un van, où l’ambiance n’était pas au beau fixe. Nous nous sommes arrêtés près d’une rivière pour prendre une pause, histoire de décompresser. Là, on s’est mis à jouer à faire des ricochets. C’était un très bon moment de relâchement. Ensuite, j’ai réfléchi à cette métaphore de cette pierre qui va s’enfoncer et accepter son caractère transitoire. » Le monde imaginaire, le rêve, est son terrain de jeu dans ce nouvel opus : « Dans Skip a Sinking Stone, je raconte deux histoires qui mettent en garde à l’idée de vivre dans un monde imaginaire. Mes chansons sont toutes, plus ou moins, autobiographiques. » Jordan va plus en détail au niveau de ces deux parties de l’album : « La première raconte mon voyage d’un an autour du monde. Elle est la plus enthousiaste. Puis, passé Nocturne, tu arrives à un moment plus sombre, où j’habitais New-York. C’était vraiment une période épouvantable. » Il en conclut : « Skip a Sinking Stone a été pour moi une thérapie, un équilibre. »
Cet effet aérien, de fluidité, de légèreté et de méditation est dû à la folk particulière que produit Jordan Lee. Il l’appelle : « Astral-folk ». Il nous donne sa définition : « Le folk est un style particulier de la culture américaine. Il utilise beaucoup d’instruments classiques, comme la guitare, le banjo, le violon. Je pars de ce principe traditionnel pour l’introduire avec des sonorités plus modernes avec l’ajout de boites à rythme, de synthés et de claviers. Je ne cherche pas à produire un son complètement électronique, mais plus une symbiose entre l’ancien et le nouveau, avec un côté atmosphérique. Ce qui donne l’astral-folk. »
Silent Barm est une maison d’associations d’artistes à New-York, dans le quartier de Brooklyn. A partir de cet endroit que Jordan Lee a commencé son enregistrement de son album : « J’aime l’idée de créer de la musique, tout en étant en déplacement. J’ai enregistré des voix avec ma sœur au Texas. Mon périple m’a amené chez mes amis et compagnons de scène à New Boston (New Hampshire) avec un retour à New-York. » Pour la première fois, il a été aidé pour le mixage par une personne extérieure. Elle répond au nom de Brian Deck (Iron & Wine) à Chicago.
Son premier single, Drifting EP (2010) est sorti chez Kassette Klub Records. Ce nom vous donne un indice sur quel support il est sorti. Alors cassette ou vinyle ? : « Hum, les deux sont excellents. Par contre, j’ai un petit faible pour la cassette. Si tu veux résumer en un mot les avantages : Cheap ! » Il dit, tout de même un mot sur l’autre support : « C’est vrai que c’est un bel objet. Quand tu le tiens dans tes mains et que tu as devant toi la pochette, c’est comme si tu tenais une œuvre d’art ou une relique. »
Thomas Monot
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