Après une tournée marathon conclue magistralement par la sortie du CD/DVD de leur concert à l’Olympia pour « L’armée des ombres » en 2013, les Mass reviennent avec un nouveau brûlot plein de rage et de fureur.
Leur 8ème album, « Matière noire », masse manquante de l’univers, fait référence à la masse invisible, la masse populaire qui vote blanc à chaque élection et dont l’esprit contestataire n’est jamais pris en compte. Mass Hysteria est un groupe engagé.
Cela démarre en trombe avec « Chiens de la casse », vindicatif, réplique Metallique aux propos du Chef de l’État (Nous, les sans dents, fous de liberté), Muss (Kelaï – chant) hurle sa colère. L’éducation nationale n’est pas oubliée, on supprime le latin à l’école, en réponse, deux tueries, « Vae Soli», littéralement «malheur à l’homme seul» et «Vector Equilibrium» enfoncent le clou.
Soulignons par ailleurs le travail d’orfèvre de Marc Animalsons sur les samples, Raphaël (Mercier – batterie) n’a plus qu’à caler ses frappes pachydermiques pour nous faire entrer dans la danse (Notre complot – L’espérance et le refus – Tout est poison). Puis « L’enfer des Dieux», prémonitoire, glaçant, comment ne pas penser aux tristes événements de novembre dernier, Muss le visionnaire avait tout compris.
Après un changement de Line Up et l’arrivée de Fred Duquesne (ex-Watcha, Bukowski) pour épauler Yann Hertaux à la guitare, le groupe a gravi un échelon supplémentaire. Les riffs sont plus tranchés, acérés, chirurgicaux mais surtout taillés pour le Live, car c’est bien sur scène que leurs compositions prennent toute leur dimension.
« Plus que du Metal», l’hymne du Hellfest, décrit l’onde de choc lorsque des hordes de fans s’affrontent lors de mémorables joutes pacifiques. L’album se termine par « Mère d’Iroise » en hommage à la maman de notre parolier et de sa douce terre Celtique. Mass vient incontestablement de sortir un album majeur et s’impose durablement avec Gojira comme le fer de lance de la scène Metal française.
LARS