Après plus de 25 ans sur la route avec différents projets (Rue d’la Soif, PME, Fiesta Mordicus, Atomik Ring, ou encore A ton étoile), Pierrot Soleil nous dévoile son nouveau projet solo « Itinéraire bis ».

Tu es plutôt prolifique, j’oserais même dire que tu as la bougeotte ! Tu n’arrêtes jamais ! Tu sembles ne pas pouvoir te passer de la musique ? Que représente-t-elle pour toi exactement ?
C’est mon essence, je carbure à la musique. Je ne sais pas faire grand-chose d’autre donc j’essaie d’en faire un maximum, j’ai toujours beaucoup d’idées en tête.


Toi qui jusqu’à présent étais toujours en groupe ou en duo, pourquoi te lancer dans un album solo ?
Ça remonte à 10 ans, j’avais assisté au dernier concert de Bashung à Paris et ça a métamorphosé ma façon de voir le rock. Le lendemain, j’écrivais mon premier texte et ensuite le temps a fait son affaire jusqu’à aujourd’hui où l’envie est revenue. Je travaille beaucoup à l’instinct et à l’ instant.

 

Comment s’est passée l’écriture des chansons qui sont dans Itinéraire bis ?
Les textes sont de Gaëtan Deschamps, un ami parolier dont « Les abîmés du cœur » qu’il avait écrit pour Miossec à la base. Pour les chansons que j’ai écrites, ce sont des instants encore une fois, revoir la mer c’était un moment de saturation devant toutes les informations négatives de ce monde absurde.

 

 

Le titre Sainte Anne fait l’apologie d’une place bien connue des fêtards rennais. Qu’évoque-t-elle pour toi ?
Mon arrivée sur Rennes, la fameuse rue d’la Soif, cette énergie qu’il y avait, le melting pot qu’on a carrément perdu au profit des bulldozers….

 

Tu l’interprètes avec ton ami Max Raguin. D’où t’est venue l’idée du duo Et pourquoi avec lui ?
Max, c’est mon frangin de cœur, c’est lui qui m’a accueilli en Bretagne quand j’étais au plus mal à Paris, sans projets ni groupes. J’ai toujours voulu faire un titre avec lui, l’occasion était la bonne.

 

Tu te décris souvent comme une sorte d’ours mal léché. Pourtant, le romantisme est présent dans chacun de tes albums ! Sur Les abîmés du cœur, l’amour – déchu ou en déclin – est présent. Alors Ours ou Nounours ?
Les deux mon capitaine ! Je cultive les deux facettes : l’hiver, c’est beaucoup plus ours ! (rires). Mais sous mes aspects un peu rudes, j’aime la poésie la tendresse. La carapace sert de filtre.

 

Pour finir cet album, tu nous offres Revoir la mer. Sur fond de révolte ravalée, tu chantes l’amertume de la vie sur un rythme mélancolique, les désillusions de nos sociétés. Tu aurais presque pu l’intituler Revoir la vie. A-t-elle un sens bien particulier, raconte-nous ?
Comme je te disais, c’était après les attentats au Bataclan. J’étais saturé d’informations, de tous ces questionnements sur l’humain. J’avais eu besoin de partir voir l’océan et ne penser à rien. Et je crois que dans cette société la il faut savoir prendre du recul sur tout ça. Ne plus être hyper connecté. Lâcher prise et allez voir la mer… Ou la montagne je suis pas sectaire !

 

As-tu perdu tes utopies de jeunesse ?
Oui, sans aucun doute. Mais par moments, l’espoir renaît, des petites lueurs de pas grand-chose. Mais qui font du bien.

Tu as rejoint le collectif La Mécanique pour le booking de ce nouveau projet. As-tu déjà des dates à venir ?
Oui ça commence à venir : ça débutera début février en Auvergne. Et puis il y a plein d’autres projets à venir

 

Stef’Arzak

Pierrot Soleil "Itinéraire Bis" CD | EP (crédit photo Alexandre Bernard)

Pierrot Soleil « Itinéraire Bis » CD | EP (crédit photo Alexandre Bernard)

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