Zeynep Kaya (chant) Atef Aouadhi (composition) Nicolas Kientzler (basse) et Delphine Padilla (batterie)
Alors que leur premier album F.A. Cult (October Tone) est sorti le 22 mai, on a eu envie d’approfondir un peu la musique du groupe Hermetic Delight et leurs ressentis pour la suite de cette expérience confinée. Un grand merci à eux quatre de nous avoir accordé ces quelques mots !
Qu’est-ce qui est pour Hermetic Delight le plus essentiel et passionnel ? La musique live ou la musique enregistrée en studio ? Si les deux sont complémentaires, comment voyez-vous ces deux expériences studio et live ?
C’est un équilibre entre les deux….dans la version studio, on insuffle une forme d’énergie et d’expression qui s’apparente à celle du live ; on recherche ce côté “vibrant” car la musique va être figée sur le support, elle va durer pour toujours. Sur cet album, on a eu la chance d’avoir Charles Rowell à nos côtés, membre du groupe californien Crocodiles. On a fait ensemble un travail d’arrangements “bruitistes” qui vient sublimer l’ambiance de chacun des morceaux. Et le live, c’est le feu d’artifice après la parade, une sorte de jouissance… Ça nous apporte l’énergie pour avancer dans la vie.
Comment voyez-vous le monde actuel par rapport à la musique ? Est-ce que cela vous inspire, vous rebute ou bien profitez-vous de ce confinement et cette mise à l’écart sociale comme temps de réflexion vers d’autres orientations de votre projet musical ?
Le monde paraît au ralenti, un peu comme lorsqu’on est enfant et qu’on est plus limité, il y a forcément quelque chose d’inspirant là-dedans. Ce qui change, c’est la relation au temps, on se projette moins vers l’avenir. On essaie de vivre au présent et c’est à peu près agréable, surtout par rapport à d’habitude où l’instant présent peut sembler fugace. En revanche, ça n’est pas très compatible avec le travail artistique au sens utile du terme. En effet, cette sortie d’album (le 22 mai) nous occupe beaucoup, mais forcément moins sur le plan musical pur. On ne sait pas quand le live va pouvoir reprendre. Il y a un temps pour chaque chose, en ce moment on vous présente notre single « Rockstarları », on espère que ce clip vous fera sourire. Cet album gardera l’empreinte de cette époque très particulière.
F.A. Cult est un album multi-linguistique, on y trouve du turc, de l’anglais et du français, comme les sons, la langue de la musique. Que représentent ces langues pour vous au sein de l’album ? Est-ce une ouverture sur l’international, une manière de faire vivre le patrimoine linguistique par le vocal, ou est-ce que cela dépend de la personne qui compose les mélodies, élabore les rythmiques ou écrit les textes ?
Ces langues représentent ce que nous avons. Zeynep est d’origine turque, et l’anglais est notre héritage de la pop culture en plus d’être la langue avec laquelle on s’exprime entre nous lorsqu’un doute subsiste. Le français est une évidence même si c’est la première fois qu’on l’emploie dans nos paroles. On a voulu rester fidèle à ce que nous sommes, et donner de notre personne dans la composition et l’écriture des chansons.
Les paroles sont nées de la musique pour la plupart des morceaux. Et ce sont à la fois l’intention, l’atmosphère du morceau, l’atmosphère qu’il génère, et les sonorités propres à chacune des langues qui ont guidé leur choix.
Zeynep a collaboré avec Atef pour l’écriture de certains textes. On s’est même fait un petit lexique de mots identiques à la fois en français, anglais ou turc. On aimerait que la langue ne soit pas un obstacle pour comprendre ce que nous disons.
On a vraiment hâte de les voir sur scène, afin de mieux apprécier tous ces morceaux qui font voyager sans bouger par la seule force de sons et émotions suscitées en transcendant les frontières spatio-temporelles.
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(c) Philippe Mazzoni
Van Maury-D