ginkgoa

Ginkgoa est un duo franco-américain composé d’Antoine Chatenet (parisien), et de Nicolle Rochelle (new-yorkaise). Je les avais vus en concert à La Clef, en première partie de Deuxe, et j’avais eu un vrai coup de cœur pour leur énergie et leur originalité. L’interview a lieu dans leur studio d’enregistrement, dans le 11ème arrondissement de Paris. Accessibles, charmants et inimitables, les Ginkgoa ont tout pour nous plaire.

Je vous propose de commencer par le début et de remonter dans le temps. Pourriez-vous me parler de votre enfance, et me dire comment vous êtes arrivés à la musique ?

Nicolle : J’ai grandi dans le New Jersey. Mes parents étaient enseignants et aimaient fredonner pour le plaisir. J’ai naturellement commencé à chanter et à l’âge de 5 ans, j’ai réalisé que j’étais née chanteuse. Je l’ai dit à mes parents, et j’ai été dans une école proposant des cours de chant-danse-comédie. J’ai également pris très jeune des cours de français. A 12 ans j’ai découvert Joséphine Baker, et cela a été un déclic. Mon rêve a été de marcher dans ses traces, et j’ai décroché le rôle de Joséphine Baker dans la comédie musicale de Jérôme Savary. C’est comme cela que je suis arrivée en France. Juste après la fin de cette aventure, j’ai rencontré Antoine.

Antoine : Mon père est ingénieur du son, il baigne dans ce milieu, et j’ai été sensibilisé à la musique très jeune. J’habitais Lyon, j’ai pris des cours et ce qui m’a rapidement intéressé, c’est de faire mes propres chansons. Je suis arrivé à Paris et j’ai cherché une chanteuse, en passant une annonce. Pendant 3 mois, j’ai rencontré une cinquantaine de chanteuses, et je sentais que cela ne collait pas. Je commençais à désespérer. Un soir, je suis allé dans un bar où avait lieu un concert de jazz manouche, et Nicolle est arrivée, absolument par hasard. Dès que je l’ai vu, habillée avec des couleurs, avec son style, j’ai tout de suite accroché. Le lendemain, nous avons fait des essais, et j’ai été bouleversé, au-delà de toutes mes espérances.

Ginkgoa, vous aviez déjà trouvé le nom du groupe ?

Antoine : Oui ; j’aime beaucoup les plantes et la nature, j’ai même fait des études de biologie, j’étais fasciné par l’arbre, le Ginkgo, pour son côté résistant et sacré. J’aimais ce parallèle, avoir un groupe qui dure et qui ait sa part de mystère.

Votre rencontre a-t-elle modifié votre projet ?

Antoine : Oui en effet, notre répertoire a évolué avec notre rencontre, avec un biais plus swing, plus électronique et moins acoustique, avec aussi plus de titres en anglais. Nous tournons d’ailleurs beaucoup plus à l’étranger qu’en France. Nous avons fait une tournée en Chine, et cet été par exemple nous avons deux mois de tournée aux Etats-Unis puis au Canada, mais aussi en Allemagne, en Angleterre, en Europe de l’Est…

Nicolle : Nous nous sommes donné beaucoup de mal nous-mêmes pour essayer de nous faire connaître à l’étranger. Et cela décolle fort aux Etats-Unis.

Antoine : Là, nous nous retrouvons presqu’avec trop de dates !

Pourtant vous avez besoin de temps pour finaliser votre album ! Justement, où en êtes-vous ?

Antoine : Les morceaux sont là, nous sommes en train de peaufiner la production, le mix etc, nous ne sommes pas loin de l’aboutissement. Ce qui va être compliqué, c’est d’orchestrer une sortie dans plusieurs pays en même temps. Au plus tard cet été, nous sortirons déjà un EP de 5 titres. Nous aimerions que l’album sorte début 2017.

Qu’est-ce qui vous inspire, pour l’écriture de vos chansons ?

Antoine : Nous écrivons de plus en plus ensemble.

Nicolle : Antoine parle presque couramment anglais, je corrige quelquefois pour obtenir un anglais plus « américain ».

Antoine : Une grand partie de l’inspiration vient de Nicolle elle-même ; un morceau comme De New York à Paris par exemple, c’est l’histoire de Nicolle. Queen of Swing ou Dolores également. Ceci dit, ce qui drive le plus notre travail en ce moment, c’est la scène. Je cherche beaucoup plus à faire danser la foule, à la fédérer pour l’emmener avec nous. Comme pour l’un de nos derniers morceaux, You Can Danse, la chanson s’adresse au public.

La danse de Nicolle fait partie de votre show ?

Nicolle : La danse est très liée avec la musique, et je ne me verrais pas être statique. J’aime beaucoup danser, et je prends encore des cours de danse. La danse sans s’étirer ne serait-ce qu’un jour, c’est difficile !

Comment est-ce que vous vous voyez dans 5 ans ?

Nicolle : Peut-être que j’aurais un enfant ! (Rires)

Antoine : Dans 5 ans ? Peut-être un troisième album et des tournées encore plus grandes !

Nicolle : Avec nos titres qui tournent en boucle à la radio !

Pouvez-vous me parler de vos qualités et de vos défauts ?

Antoine : Parlons plutôt de l’autre ! (Rires) Nicolle est une grande bosseuse, elle m’a vraiment appris à être plus professionnel. Nicolle fonctionne à l’américaine, quelles que soient les conditions de live par exemple, fatiguée ou malade, elle se donne à 200%. Nicolle a tellement d’énergie, que quelquefois elle peut s’éparpiller. C’est un tout petit défaut ! Vas y Nicolle, venges toi maintenant ! (Rires)

Nicolle : Antoine est quelquefois cynique ou piquant sur scène, et il aurait peut-être tendance à voir le côté négatif de certaines situations. Mais Antoine est un vrai battant, et c’est grâce à lui que le projet a énormément avancé.

Avez-vous encore le trac sur scène ?

Nicolle : Cela peut encore arriver, oui. Nous avons peur des bugs techniques, par exemple.

Antoine : Nous savons que notre show fonctionne, nous avons confiance en nous, et nous savons que nous allons nous amuser, mais il est vrai que les imprévus techniques, cela peut arriver, surtout lorsque le matériel voyage beaucoup.

Un concert prochain prévu à Paris ?

Antoine : Nous attendons de confirmer notre calendrier, mais sans doute en septembre !

Pascale Baussant, en mode interview-plaisir pour Songazine

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