Ca y est ! Les petites salles de banlieue reprennent les concerts, et, pour la première fois depuis début 2020, ça devrait se passer normalement. Heu…normalement ?  Si on veut…

C’est un public très jeune (en tous cas moins de 25 ans pour la plupart) qui a rempli convenablement la salle de l’EMB,  comme quoi il n’y a pas (tout à fait) que le Rap pour faire sortir cette génération…

En ouverture, Gwendoline, qui doit son début de notoriété à une sorte de malentendu (« J’en ai rien à foutre » dans le fameux  « Chevalier Ricard »), pourrait se situer entre La Femme et Fauve. Mais lorsqu’on écoute les textes des bretons, des hymnes prolo/potos projetés en fond de scène sur des images sans équivoque et repris en choeur par la salle, je ne suis pas sûr que ce soit du second degré :« La vie c’est dur putain ! », « Rendez vous au PMU à 8h du mat’ », mais aussi « Partir en retraite en mobylette avec les copains », même si  « Je vais finir seul »… Bref, une heure d’efficace désespérance…

Moins rock, avec une imagerie (costumes, maquillages, visuels…) empruntée au Black Metal, Gargäntua bastonne une techno martiale sur…de la chanson française ! Et là encore les textes, projetés sur l’écran et repris par un public très en phase, sont d’une belle noirceur : « La Mort avec toi », « Je me réveille et je vomis », « Tout ce que j’aime est Illégal et Immoral », « J’veux mourir jeune pour ne pas voir mourir mon chien ». L’énergie que déploient les deux musiciens, l’un aux machines et au chauffage de salle, l’autre au chant et à la danse, est impressionnante et probablement plus second degré que chez leurs copains bretons d’avant. N’empêche, ça secoue, dans tous les sens du terme…

Manifestement, on est loin des lendemains qui chantent et, bien que je me sois pris au jeu et amusé, je suis sorti de la salle Stupéflipé !

 (Vieille) France Rock

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