En 2023, il est bien difficile de se distinguer dans la musique amplifiée ; les blasés diront que tout a déjà été fait et les ignorants se cantonnent à bien peu de chose, ne pensant pas goûter à des genres innovants qui par essence vendront peu de titres en ligne ou en « physique ».

Moi qui vous cause, je suis ouvert à toute découverte, mais je dois avouer que les copycats et les imitateurs sont plus nombreux que les aventuriers !

En 2023, on est perdu… faut-il choquer le bourgeois, s’habiller comme ses idoles, cramer des poubelles, chercher le confort, être un évadé fiscal, jouer de la mandoline, confier ses textes à Chat-GPT, faire le rebelle ou citer les bottes du système ?  Réponse inconnue. Random style et multivers.

Alors, quand j’ai aperçu les photographies de Fever Ray, forcément j’ai dressé l’oreille ! Un look 200% étrange, morbide et attachant, entre la vie et la mort, la couleur et la douleur, le bon et le mauvais goût… cela a fonctionné, j’ai eu envie d’écouter.

Résultat, un moment d’apesanteur en ingérant via les conduits auditifs son album Radical Romantics qui prouve brillamment que Karin Dreijer n’a pas qu’un visuel travaillé et un impact polychrome avéré.

Ambiances multiples : du feutré et du doux, du rapide et du lancinant et une voix de fée perchée qui vous accroche. Si j’ose me permettre un côté d’un Japan mutant, cousin de Peter Gabriel, meets Massive Attack et l’ingénieur en chef de chez Roland qui vous fait une démo de tous ses presets (oui y’a du synthé !). Beaucoup d’originalité dans la coulée rythmique, la construction des morceaux prenants, qui avancent en rampant, ondulant, serpentant.

Ensuite (et c’est bien ici la limite d’une chronique d’album écrite, restons modeste), il se dégage de ces morceaux de l’émotion et du mystère, de l’attente, de la mélancolie et une élégance ténue.

Vous vous dites, OK, ce chroniqueur est flemmard ou à court d’idées ? Certes, vous avez un peu raison, voici mon CQFD incertain et un peu égaré pour vous inciter à prendre le temps de vous laisser ensorceler par Fever Ray.

Si j’écrivais simplement « j’aime ce disque, il m’a touché », vous me répondriez, tel un Cyrano mélomane que c’est un peu court, jeune homme.

Bref pour faire court, je suis conquis par Fever Ray, que je tenterai d’aller écouter à Rock en Seine cet été, sauf révolution contre ce gouvernement de *****, fonte des glaces accélérée ou averse de criquets, voire pluie de missiles hypersoniques made in Moscow.

Fever Ray = originalité à tous les étages. What else ?

Jérôme « preset d’usine modifié » V.

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