(Photo : Everything But The Girl 2023, crédit Edward Bishop)

Bon Weekend de Pâques sous le soleil à tous, en attendant un printemps chaud bouillant contre les réformes du banquier sourd, les coups de matraque des voltigeurs à moto et des prix salés tous azimuts qui s’envolent plus haut que les fleurs de cerisier que le vent emportera bientôt. Après cette ouverture un poil poétique, je vous prédis une guerre très prochaine entre Oncle Sam et le petit Mao Xi. C’est ping et ding et youpiiiiiiiiiiiiiiiii.

Avant d’être vaporisés en atomes pas crochus, écoutons ensemble de la musique de qualité !  

Everything But the Girl : 150% classieux

Album Fuse à paraître le 21 avril après, oui, vingt-quatre ans, oui, leur dernier opus publié.

Là, ce n’est pas compliqué à chroniquer : cette voix douce et mélancolique, des morceaux à l’ambiance subtile, des rythmes entraînants ou très doux. Entre la soie et le velours, entre le doré et l’irisé, palette de nuances auditives, vous avez encore et toujours avec le duo la garantie d’entendre des tracks qui génèrent une sensation d’élégance et de finesse. Grosse recommandation de notre part !

Comment font-ils ?

L’I.A. se mord les bits de rage et ne parvient pas à produire autant de mélancolie retenue, de nostalgie mi-figue mi-raisin et d’humanité bien sapée, un peu triste tout en demeurant digne face au chagrin.

Dans les radio-crochets, les pseudo-padawan ne sauront jamais concocter 5% de leur créativité ;

CQFD : Tracey Horn et Ben Watt ne sont pas près d’être des avatars et nous des avatar-tiflettes robotisées.  

House of All : hommage réussi

RIP le terrible, créatif, incontrôlable, phénoménal, culte et râleur Mark E. Smith.

The Fall fut un drôle de navire avec un capitaine genre Achab, aussi fou dans sa quête infinie de quelque chose d’inatteignable et il en a jeté par-dessus bord des marins le MES !

Pas rancuniers, une bande d’entre eux, ayant tous été membres du groupe se rassemblent post-mortem et décident de refaire « à la manière de » un groupe et un disque ;

Voilà donc les courageux et solides bandits mancuniens de House Of All qui sortent leur album éponyme avec tout ce qu’on a aimé chez The Fall : le son accrocheur et crado, les paroles zarbi, la provocation qui suinte de chaque étage : cette baraque est de traviole et on se souvient du grand bonhomme tout en prolongeant son esprit acide et vif.

Well done, guys, ce n’est pas la fin du match, c’est une prolongation décisive !

L’amour du disque, 4ever ?

Oui, c’est bien l’Amour du Disque, un morceau de Fred Pallem et le Sacre du Tympan, copieusement remixé par Dombrance, et nous saluons amicalement ces musiciens agréables à nos tympans.

Track idéal à écouter en début de soirée ou en décapotable;

The Black Delta Movement : airs sans l’effet mais effets sans l’air ?

Arrive un fort bon album d’un groupe que l’on suit : The Black Delta Movement nous lancent leur Recovery Effects, 8 pistes (noires) vers des destinations lointaines et mystérieuses. Ecoutez en mode pépouze.  

Comme 99,9% des groupes de cette planète, ce p**** de Covid les a mis sous cloche et ils ont, de fait, mijoté un album plus profond, introspectif et spirituel.

Un côté Doors bien enfumés, un creuset chaud, épicé et psychédélique qui ne rend pas les armes, une demande d’attention lancinante qui atteint son but. Les morceaux prennent bien leur temps, s’installent et montent avec tranquillité, c’est beau. Chaque corde de guitare est audible et nous raconte quelque chose de tendre, un poil sorry, toute vêtue d’un rock and roll délavé, comme cette paire de jeans qu’on ne jettera jamais.

Réussite appréciée pour ces atmosphères qui semblent intemporelles, comme dans No Road To Go qui pourrait venir d’un festival hippie comme d’une after punk ou d’une jam session un matin de cuite.

Ils nous le conseillent : « Hiding In The Tall Grass », donc pas besoin de vous dire si l’herbe est plus… verte à Kingston-Upon-Hull ?

Jérôme « Easter funny » V.

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