Enki Bilal, c’est un style graphique reconnaissable entre mille, une atmosphère de fin du monde permanente et une approche des personnages mis en scène toujours très puissante.
Son dernier ouvrage, BUG, ne déroge pas à ces caractéristiques et c’est tant mieux !
Livre 1, à suivre donc, cette histoire nous propulse en 2041 dans un futur bien cramé de la tête, violent à souhait et au bord de l’implosion. Et paf, plus d’Internet, la mémoire de nos chers ordis est balayée d’un coup. Conséquences désastreuses à tous les étages. Des ados se suicident en masse et de rusés mafieux leur fournissent des miroirs afin qu’ils soient un peu moins en manque de selfies. Les avions tombent comme des mouches et le big big bazar s’installe.
Pof ! On découvre soudain qu’un cosmonaute survivant d’une mission spatiale au retour catastrophique et mystérieux semble avoir emmagasiné toutes les données envolées dans son cerveau grâce à… mais je ne vous en dis pas plus, et le scénario est riche et puissant.
Chaque planche, chaque case est à déguster et pourrait être agrandie pour faire un poster, tant la patte de Bilal confirme son élégance décadente et forte.
Le monde qu’il nous dépeint va très mal, a la fièvre, ressemble énormément à ce qu’il pourrait devenir, le pire de ce que vous imaginiez. Et si le numérique nous rendait vraiment aussi dépendants qu’il le montre ? (NB : déjà… Songazine disparaîtrait totalement en cas de bug ainsi imaginé, brrrr)
Mais l’amour, l’humour noir sont sous-jacents et notre plaisir de lecteur demeure intact. Sous les 0 et les 1 : du sang, du cœur et des émotions fortes.
Une seule question se pose : quand paraîtra le Livre 2 ?
Jérôme « sens friction » V.