L’avenue des Champs Elysées, à Paris ? Un summum de la vulgarité, du tape-à-l’œil, du luxe sans classe et du tourisme à grasse carte de crédit. L’endroit surpeuplé où les vrais parisiens ne vont pas.
Elysian Fields c’est tout le contraire, question musique ! Pensons alors au lieu mythique où les poètes et les héros connaîtraient la vie éternelle, non loin des dieux grecs (entre parenthèses, c’était vachement plus marrant et motivant ces divinités multiples et déconneuses avant le triste monopole du monothéisme ravageur et empêcheur de penser en rond…)
From New York, ce groupe « culte », atypique, est suivi par des passionnés et des fans depuis sa création, en 1995, fort d’une douzaine d’opus… et belle surprise de septembre : un album intitulé Pink Air.
Le chroniqueur fait son travail et lit attentivement que les paroles sont riches, abordant des thèmes multiples et graves tels que la menace écologique, le régime d’un narcissique dictateur en puissance, la suprématie blanche, la censure, l’effacement de l’histoire, le drame social des familles… aussi bien que des méditations sur le temps, l’amitié, la perte, la mort. Waow.
Pour dire toute la vérité, rien que la vérité, j’ai écouté l’album plusieurs fois et je l’ai aimé de façon brute et sensorielle, sans prêter attention aux paroles ni me donner la peine de les traduire avec finesse.
La voix absolument charmeuse, éthérée de Jennifer Charles, muse à la beauté pure, et la douceur des mélodies m’ont suffi. Heureux d’écouter cet album, libre de me faire mon film. Les chansons dégagent toutes de belles atmosphères.
Vous savez, nous les Frenchies, on écoute souvent de la pop, du rock, voire du punk sans entraver la moindre nuance de ce qui est exprimé dans les lyrics ! Nous sommes au concert, présents dans le pogo, ou tapant du pied, ou chantant hoooo hooo hooo au refrain, mais ne captons pas le message du tout, sympathisant par la vibration et l’intention qui transpire par les interprètes. Amusant, non ?
Elysian Fields dégagent force romantisme, subtilité, sensualité, conviction et talent.
Que vouloir de plus ? Eviter les Champs-Elysées, vivre sa vie et continuer à trouver des rues moins bondées, des endroits rares et des personnes dignes d’intérêt. Et écouter Pink Air, bel album recommandé avec un gros supplément d’âme.
Jérôme «Paris est une fête » V.